L'Association des Sidérurgistes du Maroc (ASM) a décliné, mercredi à Casablanca, sa stratégie pour renforcer la compétitivité du secteur tout en développant une offre de produits à forte valeur ajoutée. Une batterie de mesures adéquates est nécessaire pour éviter que l'industrie de sidérurgie marocaine ait à payer la restructuration de ce secteur en Europe, a fait savoir Ayoub Azami, à la fois président de l'ASM et directeur général de SONASID, lors d'une conférence de presse pour faire le point sur les atouts, les enjeux et les perspectives de développement de ce secteur. Cette stratégie, devant permettre aux professionnels du secteur d'accélérer et de renforcer son développement, repose sur sept axes prioritaires de progrès, dont l'intégration en amont qui consiste à structurer la filière de collecte et de traitement de la ferraille et à mutualiser une réflexion pour le lancement d'une structure assurant le broyage des matières premières destinées aux aciéries, a expliqué M. Azami. Parmi ces mesures figure l'efficience énergétique, qui se traduira par la mise en place des actions d'efficience énergétique au niveau de chaque acteur, en vue de l'optimisation du coût de l'électricité et du fuel et le développement du recours aux énergies vertes, notamment la récupération de produite (thermique) ainsi que l'investissement dans les énergies photovoltaïque et éolienne. Il est aussi question des investissements technologiques, à travers la mise à niveau de l'outil industriel de laminage et d'aciérie auprès des acteurs concernés pour en améliorer les performances industrielles tout en réduisant leur coût de transformation de billette en rond à béton. Une qualification des ressources humaines par la création d'une filière de formation initiale spécialisée ainsi qu'un renforcement de la réglementation, en faisant avancer le dispositif normatif national lié aux produits sidérurgiques et en mettant en place un dispositif pour assurer la traçabilité des produits sidérurgiques, sont les autres axes de cette stratégie. Cette stratégie s'intéressera également, selon le président de l'ASM, à l'amélioration des coûts logistiques, notamment le rythme de déchargement de la ferraille dans les principaux ports marchands du pays, Casablanca en particulier, ainsi qu'à la diversification de l'offre produits, via la mutualisation des efforts de développement de l'offre (pour une augmentation de la valeur ajoutée des produits fabriqués localement) et l'exploitation de l'outil industriel actuel marocain en canalisant les efforts de recherche et développement produits sur les métiers industriels mondiaux, notamment envers le secteur automobile. La sidérurgie marocaine est une industrie hautement technologique et fortement créatrice de valeur ajoutée et d'emplois. Segmenté en produits "longs" et produits "plats" en acier, le secteur présente un montant d'investissement cumulé de plus de 11 milliards de dirhams. En 2012, les importations de rond à béton et de fil machine ont fortement évolué au premier semestre 2012, le marché étant la cible de certains opérateurs européens qui ont fait du Maroc un débouché privilégié, et cela particulièrement dans le domaine des produits "longs", ce qui s'est traduit par une perte de volume pour l'industrie nationale associée à une forte pression sur les prix, selon l'ASM. C'est dans ce contexte que l'ASM a introduit auprès du Ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies une requête de clause de sauvegarde pour les produits "longs" qui a permis l'ouverture d'une enquête publique conduite auprès des acteurs nationaux (producteurs, importateurs, distributeurs). A l'issue de cette enquête, le ministère pourra statuer sur une mesure de "sauvegarde définitive" qui pourra permettre l'application de mesures de défense commerciale non tarifaire, durant une période de 8 ans, exceptionnellement prolongée à 10 ans.