Faire vite et bien. C'est ce à quoi le secrétaire général du PPS a invité le gouvernement samedi à Rabat dans son discours d'ouverture des travaux de la 9ème session du comité central de son parti. Réservant une grande partie de son allocution au rendu de l'Exécutif, Nabil Benabdallah, qui a convenu que le contexte international et national est difficile, a cependant considéré que la manière qu'a le gouvernement de manager les problèmes est perfectible. Il a alors fait proposition à ses pairs d'une série de mesures propres à booster leur gestion de la chose publique dans le sens d'une plus grande adéquation avec les attentes des citoyens. Ces mesures dont l'énoncé a particulièrement retenu l'attention des congressistes, tant elles ont semblé résonner comme une mise en garde à quelque temps d'élections capitales, il les a voulues aussi bien d'effet national qu'international. Le chef du PPS qui s'est interdit de défendre le gouvernement par le seul état qu'il en fait partie et qui a dit sa volonté de faire primer l'intérêt général sur celui du PPS a estimé que le salut et l'amélioration de la situation économique et sociale générale ne peuvent venir que de gains de compétitivité à l'international et de poursuites des chantiers structurants à l'intérieur. Pour lui, l'administration Benkirane qui doit s'employer à mieux résoudre les questions économiques et sociales se doit d'améliorer le rendement de l'investissement public et de réviser ses plans stratégiques de développement dans l'objectif d'un plus grand souci de l'équilibre entre marchés domestique et extérieur. Le leader du PPS a aussi recommandé de donner une nouvelle impulsion à la lutte contre la pauvreté et d'imprimer une nouvelle inflexion à la régionalisation et à la décentralisation. Il a à la même occasion appelé à l'élaboration d'un plan législatif, sorte de feuille de route au moyen de laquelle, par efforts conjugués du gouvernement et du Parlement, seront élaborés et adoptés les textes induits par le nouveau cadre constitutionnel. C'est d'ailleurs à une nouvelle révision, mais celle des statuts du PPS celle-là, qu'a semblé appeler le leader gauchiste en évoquant le rendu de son parti au cours des 7 mois qui ont séparé la 8ème session du CC de l'actuelle. Mettant ses pas dans ceux de son chef de gouvernement qui avait expliqué dernièrement que le désengagement relatif des affaires partisanes constaté chez les ministres PJD était dû à leurs charges ministérielles, Nabil Benabdallah a invité les siens à défendre les valeurs fondamentales du projet du PPS et à œuvrer à la réussite du gouvernement en excellant dans leur secteur de compétences. Il les a également incités à travailler en étroite symbiose avec les différentes structures de leur parti. Il a par ailleurs considéré qu'il est déterminant pour le parti d'accorder une plus grande place aux femmes et aux jeunes dans ses structures et qu'il est essentiel d'entreprendre cet élargissement dans la perspective de la régionalisation et de la décentralisation. Les travaux de la session qui ont également passé en revue l'activité et les relations extérieures du PPS ont en outre évoqué les récentes attaques contre l'islam à la criminalisation desquelles les congressistes ont appelé. Mais en même temps qu'ils ont condamné les agissements attentatoires aux convictions religieuses des gens, ils ont vilipendé les troubles qui les ont accueillis dans certains pays arabes. Les congressistes ont, dans cette optique, invité à la mobilisation pour éloigner de tels débordements du Maroc. En apparence éclectique et générale, le rapport adopté par la 9ème commission centrale du PPS est en fait une mise en ordre préélectorale. Alors que les différentes formations politiques – le grand allié PJD notamment – sont déjà en lice, le parti fondé par Ali Yata donnait l'impression d'être à la traîne. Ce n'est plus le cas maintenant qu'on a annoncé de premiers meetings régionaux. Cependant, c'est l'atmosphère qui a présidé aux travaux de la réunion qui a plus particulièrement retenu l'attention. Alors que les précédentes éditions s'étaient signalées par des dissensions qu'on mettait souvent sur le compte de la démocratie interne sans les expliquer entièrement, la 9ème session du Comité central s'est signalée par un esprit consensuel rare. Il n'en a pas fallu plus pour que de nombreux commentateurs laissent entendre que l'équipe de Nabil Benabdallah a le parti bien en main. Les amis de Said Saadi, habituels opposants à la ligne actuelle, ont en effet brillé par leur absence lors de cette session.