Rompant avec la langue de bois en usage en semblables circonstances, la 3ème session du Comité central du PPS qui s'est tenue les samedi et dimanche 18 et 19 décembre à Bouznika, a adopté un ton de franchise qui a donné lieu à des échanges dont la vivacité a renforcé l'esprit nouveau voulu par les instances dirigeantes de cette formation politique. Ce ton s'est retrouvé dans le rapport , présenté au nom du Bureau politique par Mohamed Nabil Benabdallah dans lequel il a dressé un tableau sans complaisance des conséquences des événements de Gdiem Izig sur la question de l'unité territoriale du Royaume et où il a détaillé les nouvelles missions du parti . De fait, cette session aura apporté –entre autres nouveautés - la preuve que la démocratie est pour le parti, autant une philosophie d'action qu'un devoir de gestion débouchant sur une pratique réelle. C'est ainsi qu'à la suite de contestations du programme des travaux , tel que proposé par le Bureau Politique, les suggestions des uns et des autres ont été soumises à un vote dont les résultats ont abondé dans le sens du projet du Bureau Politique qui prévoyait des discussions de son rapport en commissions sectorielles, avant l'examen des conclusions de ces dernières en plénière. C'est également à mains levées que les 280 membres du Comité Central venus de toutes les régions du Royaume, se sont majoritairement prononcés pour la proposition du Secrétaire général de confier la présidence de la session à Abdellatif Ouammou. C'est par cette pratique démocratique que le CC du PPS a choisi d'entamer ses travaux consacrés « aux missions du parti à la lumière des récents développements de la Cause nationale et de l'évolution de la situation du pays ». Une démarche qui a impressionné au point que des congressistes y ont vu la preuve que leur formation politique est ce qu'en dit le rapport du Bureau politique : le parti du renouvellement et du renouveau. De surcroît, ces échanges ont également déteint sur les travaux des sept commissions constituées , car certains de leurs membres ont dit leur intention de ne pas épargner leur peine afin de livrer des propositions de qualité, dans des délais donnant loisir à la séance plénière d'en faire la synthèse. Franc et sincère, le déroulé de la 3ème session du Comité Central du PPS aura également permis au Secrétaire général du PPS de lire au nom du Bureau politique, un rapport circonstancié sur la question de l'unité territoriale et l'évolution des affaires de la nation. Durant plus d'une heure sur les deux qu'a duré son intervention, le Secrétaire Général du PPS s'est attaché à dire la gravité des conséquences des événements de Gdiem Izig et, s'est employé à sensibiliser à la nécessité d'en déterminer les responsabilités. Dans ce contexte, il a pointé la gestion édilitaire des affaires locales et la mauvaise répartition des richesses qu'elle engendre. En appelant à un renversement de vapeur sur ce plan, il a également insisté sur la nécessité de redonner aux partis les moyens de jouer leur rôle d'encadrement des citoyens et de vecteurs de leurs attentes. Mohamed Nabil Benabdallah qui estime que la marginalisation des formations politiques dessert la cause de l'unité territoriale de la nation, et donc nuit aux intérêts supérieurs du Royaume, a décrié les campagnes dont elles sont victimes et, plus particulièrement, celles dont le PPS est aujourd'hui la cible. Pour le SG du PPS, ces campagnes, tendant à discréditer un élément essentiel du système politique, sont d'autant plus dommageables que la démocratie est le seul atout dont le Maroc peut se prévaloir dans la partie qui l'oppose à ses ennemis. Il a dressé à cet égard un historique des actions menées par le PPS dans le cadre de la lutte pour l'unité territoriale. Mohamed Nabil Benabdallah s'est en outre appuyé sur ce rôle dévolu aux partis pour critiquer ce qu'il a appelé la nouvelle génération de déviations. Pratiques qui lui semblent mettre en péril la sincérité des élections législatives de 2012 auxquelles il a appelé à constituer un front commun. Convenant que la situation économique générale est globalement satisfaisante, il a néanmoins fait remarquer que le système d'enseignement pêche par ses insuffisances à satisfaire l'offre du marché du travail. Il a également dit les limites des systèmes de couverture sociale et sanitaire, celles de l'habitat et de l'infrastructure et les faiblesses de la lutte contre la précarité et l'analphabétisme. Pour lui, l'efficacité des remèdes à ces maux passe par une présence économique plus prononcée de l'Etat et impose l'accroissement de l'investissement public ainsi que la complémentarité entre ce dernier et le secteur privé. Il a également appelé à mettre le citoyen au cœur de toute approche visant le développement économique, condition qui lui parait nécessaire à une répartition des richesses plus large. Le secrétaire général du PPS, qui s'est par ailleurs félicité de l'élection de membres du Comité central aux instances dirigeantes de l'UMT, a appelé à faire de l'année 2011 celle de la préparation des élections de 2012. Il a souligné que le PPS s'y préparait résolument a créer des écoles du parti et à envisager le transfert de son siège central.