Au Maroc, les automobilistes ne jurent que par le diesel, preuve en est, le parc national est dominé à 70% par le gasoil. La dernière hausse des prix du carburant opérée il y a quelques mois n'est pas près de rétablir l'équilibre puisqu'au passage à la pompe, les conducteurs ne restent pas de marbre face aux 12 DH/litre pour l'essence. Au-delà du prix à la pompe, d'autres facteurs entrent en jeu pour savoir quel est l'idéal pour un conducteur, cela varie d'un individu à l'autre. Alors futurs acheteurs entre diesel ou essence, voici quelques pistes pour vous décider. Il n'y a qu'à voir les chiffres affichés par le marché marocain cette année pour se rendre compte que nos automobilistes achètent tout au long de l'année. Mais avant d'acheter, ils entreprennent une longue réflexion pour choisir le modèle mais surtout sa motorisation. Entre diesel et essence, chacun a ses arguments mais sont-ils vraiment les bons ? Le premier argument qui ressort est celui du surcoût du diesel à l'achat. Ceci s'explique notamment par la durée de vie du moteur et du rapport performances/consommations. Quant au prix à la pompe, l'écart entre l'essence et le diesel après la récente augmentation des prix s'élève à un peu plus de 4 DH. Pour une nouvelle Polo par exemple, le plein en diesel coûte 369 dirhams alors qu'en essence le coût s'élève à 550 dirhams, soit une différence de 181 dirhams. Autre point qui entre en compte, ce sont les frais d'entretien, plus élevés pour le diesel dont certaines pièces doivent être changées plus souvent que pour un moteur essence mais tournant moins rapidement, un moteur diesel s'use moins vite qu'un moteur essence ce qui permet de le rentabiliser sur le long terme. Bien qu'aucun résultat définitif ne peut trancher entre les deux, cette déduction confirme la thèse du diesel pour les gros rouleurs. Pour ceux qui se soucient de l'environnement, bien qu'il ait été considéré pendant longtemps comme étant plus polluant que l'essence, le diesel aujourd'hui peut inverser la tendance. En effet, certaines des motorisations diesel qui font appel aux filtres à particules émettent 20% de moins que des moteurs essence. Mais cela ne semble pas avoir de répercussion sur les acheteurs marocains puisqu'ils ne subissent aucun malus par rapport à cela. Au moment de l'achat, les conducteurs marocains pensent également à la décote du modèle qui est moins importante pour un diesel face à un modèle essence. Dans le meilleur des cas la plus forte valeur de revente permettrait de compenser jusqu'à 50% du surcoût à l'achat. Pour revenir à notre exemple de la Polo, citée un peu plus haut et pour calculer le seuil de rentabilité, il faut d'abord commencer par calculer le coût pour 100 km. Pour l'essence, selon la fiche technique de la Polo, le 1,2 affiche une consommation mixte de 5,5 l/100 km multipliée par le prix du litre d'essence qui s'élève à 12,24 DH, la dépense pour 100 km est de 67,32 DH. Pour le 1,2 TDI avec une consommation annoncée à 3,8 l/100 km, la dépense pour 100 km est de 31,16 DH, soit une différence de 36,16 DH entre les deux sur une même distance. Il faut également calculer le surcoût du diesel par rapport à l'essence au moment de l'achat, pour notre exemple nous avons opté pour le prix des entrées de gamme soit 137.000 DH en essence et 162.000 en diesel, soit une différence de 25.000 DH. Grâce à ces chiffres nous pouvons donc calculer le seuil de rentabilité en multipliant le surcoût à l'achat par 100 et le divisant sur le surcoût de la consommation. Ce qui donne en chiffres : (25.000x100)/36,16= 69.137,16 km. Le surcoût d'achat de la Polo diesel est donc amorti au bout de 69.137 km qui, selon la moyenne annuelle de 24.000 km, devrait être parcourue en un peu moins de trois ans. Grâce à ce calcul chacun pourra trouver le choix qui lui convient le mieux et qui engendrerait le moins de coûts sur le court ou le long terme.