Un groupe de solidarité avec l'Irak et la Palestine a décidé de tenir des manifestations dans plusieurs villes du Royaume, dont une s'est déroulée lundi à Rabat avec la participation de 200 personnes. Une initiative contestée par l'Association marocaine de soutien au peuple palestinien (AMSLPP). Alors que le groupe d'action national de soutien à l'Irak et à la Palestine appelle à des manifestations contre l'implantation par le gouvernement Sharon du Mur de discrimination raciale en Palestine, l'AMSLPP compte organiser au mois de mars une série de meetings. Deux itinéraires différents qui traduisent en fait deux méthodes de travail et deux manières de concevoir l'action du « militant ». Suite, donc, à un appel du groupe d'action pour le soutien à l'Irak et à la Palestine, des manifestations ont été prévues hier, dans plusieurs villes du Royaume, dont essentiellement une à Rabat, devant le siège de l'ambassade de Palestine. Cette manifestation est officiellement appuyée par l'AMDH (Association marocaine des droits humains), certains groupes islamistes, notamment le MUR (Mouvement de l'Unité et de la Réforme), et des représentants de différents courants de la gauche. En revanche, du côté de l'AMSLPP (Association marocaine de soutien au peuple palestinien), à laquelle appartiennent les principaux partis politiques du pays, dont essentiellement l'Istiqlal et l'USFP, l'on estime qu'une telle initiative manque de légitimité, étant donné qu'elle regroupe essentiellement des dirigeants de courants minoritaires ne disposant pas d'une réelle représentativité sociale ou politique. La manifestation de ce groupe, qui a appelé à la manifestation du lundi, précise Mohamed Benjelloun Andaloussi, n'est en fin de compte pour ses protagonistes qu'une fuite en avant qui tente de faire de la cause palestinienne un moyen pour dissimuler l'échec politique de ses auteurs. L'activisme de ces derniers et les discours prononcés à l'occasion de ces événements témoignent en fait du vide qu'ils traversent sur le plan politique. Contrairement, donc, à cette démarche, M. Andaloussi attribue le succès de son association à l'absence d'une volonté de tutelle de sa part, qui se résume dans le principe du soutien inconditionnel à la lutte du peuple palestinien et le respect de son autorité nationale. Le second point qui fait la force de l'association, ajoute-t-il, consiste dans le fait qu'elle regroupe l'ensemble des sensibilités politiques du pays. En vue d'être plus efficace dans le domaine de la solidarité, l'AMSLPP a décidé, à l'issue d'une réunion tenue la semaine dernière, d'organiser, pour le mois prochain, une série de meetings dans les villes de Casablanca , Rabat, Tanger et Marrakech. Ces manifestations seront couronnées, le 28 mars, soit à deux jours de la Commémoration de la Journée de la Terre, par la tenue d'une conférence internationale sur l'avenir de l'Etat palestinien. Enfin, un hommage sera fait en mémoire de Abderrahman Amzghar, un martyr marocain en Palestine. Il sera procédé, à cette occasion, à la signature d'un ouvrage retraçant la vie de ce combattant. Aussi, et dans la perspective d'impulser une nouvelle dynamique à ses instances internes, l'AMSLPP a décidé de lancer une nouvelle campagne de restructuration de ses sections à l'échelon national. Une opération gelée depuis plus d'une décennie. Par ailleurs, le communiqué de l'Association adresse un appel aux citoyens en vue de consacrer la dîme (zakat) de cette année à la solidarité avec la Palestine. Dans le même ordre, les discussions sont en cours avec les ministères de l'Enseignement en vue de consacrer un dirham des frais d'inscriptions scolaires aux Palestiniens, notamment en accordant des bourses à leurs enfants et en leur offrant des fournitures scolaires.