Après avoir suscité la polémique dans les milieux politiques et intellectuels en Tunisie, le film «Persepolis», considéré comme blasphématoire, continue de faire couler beaucoup d'encre à travers le monde et notamment au Maroc. En fait, la cinémathèque de Tanger avait prévu, dans sa programmation de ce mois de juillet, la projection de ce dessin animé de l'Iranienne Marjane Satrapi, dans le cadre du Festival de la Fondation Groupama Gan pour le cinéma, un festival présentant au total 28 films du monde entier. Toutefois, le film a été annulé et remplacé par un autre, sachant que «Persepolis» avait reçu le visa d'exploitation du Centre cinématographique marocain (CCM) et devait être projeté à trois reprises en ce mois. ALM a essayé de contacter le directeur de la Cinémathèque de Tanger, malheureusement il est resté injoignable. Souad Drissi Zizi, chargée de la division de la distribution et de l'exploitation au CCM, a indiqué que «la programmation des films, qu'ils soient marocains ou étrangers, ne relève nullement des attributions du CCM, à l'exclusion de la programmation de sa propre salle de Rabat (le 7ème Art). Quant à la Cinémathèque de Tanger, la programmation ou la déprogrammation d'un film est du ressort de ses responsables». Ceci étant, cette œuvre qui raconte les dérives du régime iranien et montre une scène où Dieu est dessiné avait été à plusieurs reprises projetée lors de festivals de cinéma en 2007. Le film fut interdit de diffusion au Liban fin mars 2008. Il est à rappeler que le patron de la chaîne tunisienne Nessma TV a été condamné, en octobre dernier, à verser une amende de 1.200 euros «pour la diffusion au public d'un film troublant l'ordre public et portant atteinte aux bonnes mœurs».