En 2011, plus de 9 millions de touristes ont choisi le Maroc comme destination. Ce secteur quoiqu'il soit la première économie du pays devant le phosphate et l'agriculture, souffre d'inefficience et de manque de cohésion dans les partenariats public-privé sans lesquels, il serait extrêmement difficile de maintenir la destination «Maroc» sur l'échiquier touristique méditéranéen et mondial. Ces constats et tant d'autres ont été au coeur du débat entre les professionnels du secteur qui ont pris part à une conférence organisée, mercredi 18 juillet 2012 par la Fédération nationale du tourisme en partenariat avec la Mediteranean Travel Association (META). D'après les chiffres du World travel & tourism council, le secteur touristique au Maroc s'est bien porté en 2011. Durant cette année, les contributions directe et indirecte du tourisme au PIB national seraient de 19,3% soit l'équivalent de pas moins de 13,7 milliards d'euros. Ce même secteur crée un nombre total d'emplois estimé à 1,8 million. Ce ne serait pas tout, d'après Etienne Pauhant, président-fondateur de la META, l'année écoulée les touristes internationaux au Maroc auraient dépensé deux fois plus que ce qu'ils feraient en Tunisie. «Le Maroc maintient ses prix, et c'est une bonne nouvelle pour un secteur qui vit une tendance baissière due à la crise», note Etienne Pauchant. Par ailleurs, cette même source met en garde contre la crise euro qui «reste indécise» et préconise que le Royaume s'oriente dans ses stratégies promotionnelles vers des marchés émergents tels la Russie, l'Inde ou encore le Brésil. Ceci étant, il faut dire que tout n'est pas beau pour un secteur qui a du mal à réussir une vraie cohésion entre acteurs publics et privés. Sans cette complicité, et selon Othman Cherif Alami, PDG d'Atlas Voyages, «la qualité de notre offre touristique sera en perte de vitesse, encore plus qu'elle l'est aujourd'hui». Cette même source dénonce la mise à l'écart des conseils régionaux du tourisme dans l'élaboration des grandes stratégies du secteur, à l'exception de ceux des destinations phares telle la ville de Marrakech ou celle d'Agadir. Si certains croient toujours en ce partenariat public-privé, d'autres estiment que ceci ne peut se faire dans la cohésion totale tant qu'il y a divergence d'objectifs. D'un côté, la démarche du public se fait dans une vision de développement territoriale. D'un autre, le public agit uniquement selon une vision marchande et adapte tant bien que mal son offre à la demande. Une situation qui n'est pas sans creuser davantage la dichotomie entre le privé et le public. Dans même ordre d'idées, Ali Ghannam, président de la FNT estime qu'il est primordial à l'heure actuelle de «capitaliser sur les expériences du Maroc d'autant plus que le secteur du tourisme a été le premier, au début de la denière décennie, à avoir, signé un accord-cadre avec le gouvernement traçant une feuille de route qui ne pouvait réussir sans une synergie renforcée entre le public et le privé». Si ce partenariat avait réussi, il reste cependant plusieurs maux à résoudre.