Le projet de «promotion des mono et des PME de l'artisanat» est tenu tout à la fois par les délais que par la décision du Millennium Challenge Corporation (MCC) de ne pas donner rallonge à son financement, a-t-on appris, mardi à Rabat, au cours du démarrage de ce programme. La directrice adjointe du MCC a en effet déclaré au cours de la cérémonie de mise en œuvre du projet que «le peuple américain ne pourra malheureusement pas continuer à financer le projet et ce programme se doit donc de réaliser ses objectifs dans les délais». Comme le programme comporte 33 projets, les participants à l'atelier organisé à l'occasion de son démarrage sont, comme le ministre délégué à l'artisanat qui en a présidé la cérémonie, convenus de mettre les bouchées doubles pour le boucler dans les 14 mois prescrits. «C'est un défi de plus, mais que nous sommes capables de relever», a estimé Abdessamad Qaiouh. De fait, le projet de «promotion des mono-artisans et des PME de l'artisanat» qui fait partie d'un vaste programme financé par le Millennium Challenge Corporation et qui est géré par l'Agence de partenariat pour le progrès (APP) et exécuté par le ministère, englobe tout à la fois l'aide à la production et le conseil et le soutien à la commercialisation. Ses promoteurs précisent qu'il «consiste en la mise en place d'un plan de promotion visant le renforcement des liens entre les marchés et les artisans afin de les aider à écouler leurs produits tant sur le marché national qu'à l'international». Pour ce faire, des activités promotionnelles seront conduites auprès des touristes et des acheteurs nationaux et internationaux pour améliorer l'image du secteur et son attractivité. De même que seront organisés des médias-tours et que seront invitées des centrales d'achat internationales. Finalité dernière et sans doute celle qui compte le plus : l'augmentation durable des revenus de l'artisanat ainsi qu'une meilleure adéquation du produit à l'évolution de la demande des marchés domestique et international. Point de départ du projet : Fès et Marrakech, 2 villes qui «constituent indéniablement les berceaux de l'artisanat marocain». A partir de ces foyers, l'aventure est extrapolable jusqu'à couvrir l'ensemble des autres centres de production. Deux objectifs essentiels et une remarque déterminante ont été mis en avant par Mounir Alami, manager du projet relatif à l'artisanat et Médina de Fès à l'APP. Pour lui, la dynamisation du chiffre d'affaires des petits artisans d'ici au 15 septembre 2013 impose l'ouverture sur les foires et la multiplication des contacts avec leur clientèle potentielle. Il a laissé entendre qu'une importance particulière sera donnée sur ce plan à la décoration, l'ameublement, la joaillerie, l'habillement traditionnel et accessoires ainsi que le bâtiment et les produits du terroir. En envisageant de participer à quelque 50 salons internationaux, 60 missions de marketing, 90 visites d'acheteurs, 180 expositions d'artisanat à Marrakech, 150 foires et festivals nationaux et 100 médias-tours, les organisateurs en espèrent des retombées bénéfiques directes sur 530 artisans dont 100 femmes et indirectes sur 10.600 personnes dont 5.300 femmes. La question de la participation de la femme a du reste dominé de bout en bout les débats qui ont suivi la cérémonie, tant le projet est perçu comme un moyen d'autonomisation et de lutte contre la précarité et la pauvreté. Ce projet qui s'inscrit tout à la fois dans la stratégie de développement de l'artisanat mise en œuvre depuis 2007 et dans le cadre des Objectifs du Millénaire de développement (OMD) a fait l'objet d'un financement de l'ordre de 5,6 millions de dollars de la part du MCC.