«Quelqu'un qui se donne du mal pour supprimer les traces de naissance ou accidentelles, ceci est acceptable. Mais s'infliger une mutilation volontaire, juste pour se faire tatouer et avoir des dessins ad vitam æternam, je trouve cela ridicule et indélébile. Pour moi, je n'embaucherais jamais un clown». C'est en ces termes-là qu'un employeur a répondu à la question : Embaucheriez-vous une personne tatouée? Il en résulte donc que le tatouage, est un sujet tendancieux qui suscite de nombreux points de vue aussi divergents les uns que les autres et met sur la sellette les personnes tatouées. Si pour l'employeur précité, il n'est pas question d'embaucher une personne qui porte le «tattoo», pour d'autres, ceci ne leur pose pas de problème. «Je suis prêt sans aucun souci à engager une personne tatouée... Je trouve, que la société évolue et c'est bien aussi de le montrer. Je ne généralise pas non plus, il est vrai que certains secteurs ne s'y prêtent pas, mais je tiens quand même à dire qu'une personne tatouée qui se sent bien dans son travail, bien dans sa peau et totalement intégrée sera plus productive», déclare un autre employeur qui préfère garder l'anonymat. Si pour les partisans, le tatouage est un signe de liberté et d'expression, il n'en a pas été de même pour les opposants qui y voient une mise en marge de la société, une incitation à la délinquance, la drogue etc. Ainsi, il est légitime de se demander si les personnes tatouées ont les mêmes chances de trouver du travail que les autres. Dans les faits, les règlements internes aux entreprises n'hésitent plus à poser les limites relatives notamment à la conduite et à l'aspect vestimentaire. Et sachant les obligations du domaine professionnel, certaines personnes tatouées font appel actuellement au détatouage pour accroître leurs chances de décrocher un job. Selon une étude américaine, le détatouage a augmenté de 32% aux Etats-Unis l'an dernier et que ceux qui y ont recours évoquent le travail comme motivation première. Mais que dit la loi marocaine à ce sujet ? Les tatouages peuvent-il vraiment pénaliser le candidat dans le cadre d'un recrutement ou de son évolution professionnelle ? La loi est bien floue sur la question du tatouage, néanmoins «aucun texte de loi ne donne le droit à l'employeur de licencier un employé tatoué», nous déclare l'avocat Mohamed Aissa Sabir. Et de clarifier en substance que «bien que le Code du travail interdit toute discrimination liée à l'apparence physique d'un candidat à l'emploi ou d'un salarié déjà en poste, l'employeur peut apporter des restrictions quant à la tenue d'un salarié, puisque cette dernière ne doit pas porter atteinte ni à l'entreprise ni à la bienséance» In fine, il est conseillé d'éviter de tatouer les parties du corps trop exposées sinon le risque d'être pris pour une persona non grata sera élevé. Le tatouage est donc, dans la mesure du possible, acceptable, tant que la moralité, elle, n'est pas tatouée. Comment faire disparaître un tatouage ?
Selon le docteur Mohamed Berrada, chirurgien esthétique, «le détatouage est une pratique de plus en plus demandée pour des raisons personnelles et socioculturelles». Quant au processus adapté pour détatouer le patient, «il existe diverses méthodes de traitement alternatif consistant, entre autres, à cacher le motif avec du maquillage, à réaliser des traitements abrasifs, des traitements acides ou encore à réaliser une ablation (avec expansion du tissu ou greffe de peau si nécessaire)». Mais pour le Dr Berrada, «le traitement du détatouage par le laser reste le meilleur et ne laisse aucune cicatrice». La plupart des tatouages amateurs nécessitent entre 5 et 7 traitements. En revanche, les tatouages professionnels et ceux effectués avec des encres plus lourdes ne donnent en général des résultats qu'après 8 voire 12 traitements.