Présidence marocaine du CPS : dialogue avec les pays en transition pour une réintégration progressive    L'exemption mutuelle de visa entre le Kazakhstan et le Maroc est entrée en vigueur    L'IATA encense la «stratégie aéroportuaire 2030» du Maroc, levier de rayonnement et de puissance économique    Tindouf : Une marche pour dénoncer les enlèvements par des cadres du Polisario    Sahara : L'Algérie en mode panique avant le Conseil de sécurité !    Le FMI débloque 496 millions de dollars pour le Maroc    Crédit du Maroc améliore son RNPG de 47,3 % en 2024    Baisse du taux directeur: les explications de Jouahri    IA au Maroc : Une Stratégie Equilibrée entre Souveraineté et Innovation    Oujda, Nouveau Pôle Technologique : SII S'Installe et Crée 500 Emplois    AliExpress révolutionne l'e-commerce au Maroc : paiement en dirhams et livraisons accélérées    Arabie saoudite : L'inspecteur général des FAR visite le siège de la Coalition islamique contre le terrorisme    Camouflet pour Alger : la justice française refuse l'extradition d'Abdesselam Bouchouareb    Guerre en Ukraine: Appel téléphonique entre Trump et Poutine    L'extrême gauche demande à l'Espagne de combler le retrait de l'USAID pour le Polisario    Le PJD dénonce la reprise de la guerre à Gaza et appelle le Maroc à rompre avec Israël    Vox s'oppose à la répartition des mineurs migrants marocains entre la Catalogne et les autres régions espagnoles    FRMF - LNFP / Post-trêve internationale : Les 16es de la Coupe du Trône avant la J26 du Botola    Coupe d'Excellence / J6 : Programme de ce mercredi    El FMI libera 496 millones de dólares para Marruecos    Moroccan army Inspector General visits Saudi Arabia's Islamic Coalition Against Terrorism    Maroc : le vaste programme d'expropriations pour les grands travaux d'infrastructure suscite des remous    Morocco's wetlands rebound as rainfall eases years of drought    Retro-Verso : La mosquée Ben Youssef de Marrakech, un joyau du XIIème siècle    SM le Roi félicite la boxeuse Widad Bertal, sacrée championne du monde    La stratégie marocaine des aéroports saluée par l'IATA    La question du Sahara occidental et l'intégrité territoriale du Maroc    Les couleurs du ciel du mercredi 19 mars    FRMF: L'arbitre international Ismail El Fath chargé du développement de l'arbitrage marocain    Italie : Un couple marocain arrêté pour avoir tenté de vendre leur nourrisson    Accidents : 24 morts et 2.192 blessés en périmètre urbain la semaine dernière    Présidence marocaine du CPS: le Royaume appelle à œuvrer pour que le Soudan du Sud retrouve la stabilité, la paix et la prospérité    Loudyi reçoit son homologue camerounais pour une coopération militaire    Marine Le Pen appelle le gouvernement français à intensifier les mesures contre l'Algérie    Détails de la décision d'expulsion de l'Algérien Rachid Nekkaz du Maroc    FRMF : l'arbitre international Ismaïl El Fath chargé du développement de l'arbitrage marocain    Wydad de Casablanca : Ruali Mokwena fait face à une pression croissante    Une Europe fragmentée!    Le Festival de Cinéma Méditerranéen de Tétouan célèbre ses 30 ans et dévoile les membres des jurys    Atoman : le premier film de super-héros marocain présenté en avant-première à Bruxelles    Will Smith annonce sa participation au Festival Mawazine 2025    Le voyage en train d'Adrien Brody vers Tanger dans la campagne cinématographique de Monos    Belgique : L'acteur marocain Ayoub Gretaa primé au LIFF pour «La mer au loin»    Casablanca : "Ftour Pluriel", une célébration du patrimoine, de la mémoire et des valeurs    Blessé, Messi va manquer deux matches de qualifications à la Coupe du Monde 2026    Le Gabon, 3ème pays africain le moins stressé en 2025    Le Niger se retire de l'Organisation internationale de la Francophonie    Niger. Le Ségou' Art Festival est de retour    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Peine capitale pour un triple meurtre
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 20 - 02 - 2002

La salle d'audience n°7 de la Chambre Criminelle près la Cour d'Appel de Casablanca était archi-comble, ce matin du mercredi 12 décembre 2001. L'affaire dépasse toute imagination.
La majorité de l'assistance sont des habitants des quartiers de Sidi Oth-mane. Ce sont tous des voisins de Mohamed, celui qui occupe une place au banc des accusés, et qui garde la tête baissée depuis l'examen du premier dossier, pleurant comme un enfant. C'est le seul accusé, semble-t-il, qui n'attend pas sa mère. Est-elle morte ?
-Mohamed…, appelle le président de l'audience.
Mohamed, toujours les larmes aux yeux, quitte le banc à pas lents, se tient debout au box des accusés.
L'assistance se tait. On n'entend plus le moindre chuchotement dans la salle. Elle ne veut pas perdre la moindre bribe de ses déclarations:“ Ils sont morts tous les trois, y compris ma mère, dit-il… Je ne me souviens de rien…J'ai rencontré quelqu'un qui m'a donné des psychotropes pour les revendre, mais je les ai avalés…Je ne me souviens pas de ce que j'ai déclaré à la police…”.
La Cour écoute attentivement ses aveux. Ce benjamin d'une famille de trois frères et deux sœurs est né en 1976 d'un père, employé dans une commune urbaine et d'une mère, femme au foyer. Sa particularité dans sa carrière scolaire est qu'il était cruel, violent et ne respectait personne. Il était l'élève indésirable de tous ses enseignants, que ce soit à l'école primaire Ibn Dourayd, ou aux collèges Allal Fassi et Ibn Hazm. À son dix-septième printemps, il consomme déjà du haschisch, des psychotropes et se soûle. En 1996, Mohamed rejoint le centre de formation professionnelle de Médi-ouna pour apprendre un métier. Il en est sorti, en 1998, avec un diplôme de menuiserie. Mais qu'est-ce qu'il en a fait ? Rien. Il reste sans job, erre dans les rues et les boulevards de Casablanca, cherche toutes sortes de drogues, se bagarre… En 1999, il est condamné à quatre mois de prison ferme pour coups et blessures à l'arme blanche et consommation de drogue. Après sa libération, il a commencé à voler tout ce qui est à portée de sa main dans la maison paternelle ou d'un membre de sa famille. Début 2000, ses parents déposent plainte contre lui pour vol. Il est arrêté et relâché après le retrait de la plainte. Le 20 décembre 2000, un jour de ramadan, un peu après 17h00. Mohamed ne jeûne pas et il a besoin de sa dose quotidienne. Il se rend chez son oncle maternel, tente de lui voler sa bicyclette. Sa petite cousine le surprend et le dénonce. Son oncle lui fait des reproches, l'insulte. Mohamed rebrousse chemin, regagne sa demeure, rencontre sa mère, lui demande un verre de lait.
-« Yal Maskhoute », tu ne jeûnes pas et tu veux que je sois ta complice ? Lui répond sa mère.
Sa mère Aïcha, quarante-cinq ans, continue de le réprimander. Sans pudeur, ni respect, il l'insulte. Son frère intervient. Mohamed saisit un pilon, tente de lui asséner un coup. Le frère s'enfuit. Mohamed reste à échanger les invectives avec sa mère. L'oncle maternel les rejoint :
-Ton fils a tenté de voler ma bicyclette, dit-il à sa sœur. Mohamed l'attaque. L'oncle maternel s'enfuit.
Mohamed reste face à face avec sa mère, se rend à la cuisine, saisit un couteau, se dirige vers elle. L'œil dans l'œil, il n'a pas hésité une seconde à la larder de onze coups. La scène devient plus horrible, dépasse la réalité. Son oncle paternel qui occupe le deuxième étage intervient. Mohamed le menace avec une chaîne de fer. Il se refuge avec son enfant, Othmane, quatre ans et sa domestique, Fatima, dix-sept ans dans sa chambre. Son neveu le poursuit. Il lui donne sa veste et le supplie :
-Prends l'argent et laisse-nous tranquilles. Mohamed n'entend rien, un pilon et un couteau entre les mains.
L'oncle arrive à sauver sa peau. Mohamed reste devant l'enfant et la domestique. Personne ne comprend ce qui lui arrive. D'un seul coup de pilon, il fracasse la tête de l'enfant et tue ensuite la domestique à coups de couteau. Il monte au troisième étage pour chercher l'argent, son deuxième oncle et ses enfants. Il ne trouve rien, ni personne. Il descend au deuxième, saisit les deux cadavres, les descend, les met près de celui de sa mère. Il change calmement ses vêtements, tente de quitter la demeure. Les badauds s'attroupent devant la porte. Il monte à la terrasse, escalade le mur. D'une terrasse à l'autre, il se retrouve dans la rue, rejoint un ami à Derb Ghallef, puis regagne Médiouna où il est arrêté. La Cour l'a condamné à la peine de mort.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.