L'Union internationale des syndicats des travailleurs arabes tient son congrès ce week-end à Casablanca, dans les locaux de la doyenne des syndicats marocains, l'Union Marocaine du Travail (UMT). L'Union internationale des syndicats des travailleurs arabes tient son congrès ce week-end à Casablanca, dans les locaux de la doyenne des syndicats marocains, l'Union Marocaine du Travail (UMT). L'événement en soi rappelle le rôle précurseur du Maroc en matière de syndicalisme et met au goût du jour les différentes fonctions et missions que l'organisation et l'action syndicales ont assumées par le passé et continuent de remplir à l'heure actuelle. Le syndicalisme marocain a joué un rôle fondamental dans la lutte pour l'indépendance du pays et a été en même temps une formidable passerelle pour faire agir la solidarité marocaine avec les pays du Maghreb, avec les mouvements de libération dans le monde arabe et en Afrique et plus généralement avec l'ensemble des combats pour la liberté, la dignité et les droits des travailleurs où qu'ils soient à travers le monde. Au niveau national, l'évolution du syndicalisme a été fortement marquée par les évolutions du paysage partisan et le cordon ombilical liant les formations politiques aux syndicats qui ont souvent été créés dans le seul but de s'assurer des relais politiques dans le monde du travail. Pour « naturelle » que cette consanguinité puisse paraître, elle n'a pas facilité pour autant une adaptation et une évolution des syndicats au rythme des profondes transformations qui ont marqué le monde du travail, de l'emploi et des systèmes de production dans le monde et, évidemment au Maroc. La seule militance de protestation et de bras de fer ne semble plus adaptée à des situations où le dialogue, la concertation et les propositions des uns et des autres devraient faire et de patrons et des travailleurs de véritables partenaires qui font coïncider leurs intérêts avec ceux de l'entreprise dont ils doivent ensemble assurer la viabilité et la réussite. Une situation qui appelle une profonde remise en question de la formation et du degré d'implication des cadres et dirigeants syndicaux dans cette mise à niveau générale du monde du travail qui ne concerne pas uniquement les outils et les instruments mais s'applique aussi, et peut-être avant tout aux hommes. Reste à signaler que l'État, dans son acception institutionnelle large, et sur fond de redéfinition de son rôle et de sa fonction en matière de fixation des règles du jeu et de mise en place des instances d'intermédiation et d'arbitrage a trop tardé dans la concrétisation du dispositif réglementaire relatif au monde du travail, à l'emploi et à la formation. Les lacunes et retards accumulés en la matière donnent aussi libre cours à toutes formes d'arbitraire et d'improvisations préjudiciables au fonctionnement normal d'une société en mutation.