L'enquête a montré que le référentiel culturel et moral des jeunes en reproduisant les grandes tendances de leurs aînés a accusé un certain nombre de variantes sans conséquence de changement sur le fond traditionnaliste. Les jeunes Marocains sont quasi unanimement fiers de leur marocanité (98,5%), a révélé le haut-commissaire au Plan en présentant les conclusions d'une enquête menée en avril de l'année dernière sur un échantillon de 5.000 personnes. Ahmed Lahlimi Alami qui a précisé que ce sondage qui a concerné la tranche d'âge allant de 18 à 45 ans, a également révélé que la jeunesse marocaine reste fidèle aux valeurs traditionnelles de la famille et de la religion et qu'elle a le sentiment d'une amélioration globale de son niveau de vie. L'enquête a montré que le référentiel culturel et moral des jeunes en reproduisant les grandes tendances de leurs aînés a accusé un certain nombre de variantes sans conséquence de changement sur le fond traditionnaliste, a-t-il déclaré en substance. C'est ainsi que s'ils croient en la famille, ils n'en pensent pas moins que la solidarité familiale s'est détériorée et sont moins tentés par le mariage. 54% vivent encore avec leurs parents. Ces jeunes ont également une conception plus libertaire des comportements de vie et 8% d'entre eux reconnaissent avoir consommé des boissons alcoolisées tandis que 5% avouent s'être essayés à la drogue. Plaçant le travail au quatrième rang de leur référentiel moral et culturel, les interviewés croient également à l'égalité des chances entre les genres dans le domaine de l'emploi (68%), de la scolarisation qui y amène (81,4%) avec toutefois une tendance plus marquée de ses sentiments parmi les diplômés. Cette dernière remarque tendant à asseoir l'idée que la croyance en l'égalité genre est affaire d'éducation et de culture scolastique. L'enquête a en outre révélé que les 18 à 44 ans considèrent que les principaux ascenseurs sociaux sont l'ambition et le sérieux (79%) et l'éducation (76%). Ils pensent néanmoins que les relations familiales et les recommandations personnelles faussent pour moitié l'action objective du mérite. Mais, note le HCP, ces jeunes ont un faible niveau d'activité, en particulier pour ce qui concerne les 18-24 ans et les femmes. La conséquence en est un taux élevé de chômage parmi ces populations et, en particulier, en milieu urbain. L'étude note «que s'il est compréhensible dans ces conditions que 67% des 18-24 ans ne disposent pas de source de revenus, il est par contre à remarquer que cette situation affecte également 40% de la catégorie âgée de 35-44 ans». Ahmed Lahlimi qui s'est inscrit en faux contre l'idée de la dépolitisation des jeunes marocains a révélé que si l'étude a établi qu'ils n'accordent que «peu d'intérêt à la chose publique» - seulement un jeune sur cent adhère aux partis et aux syndicats -, il n'en demeure pas moins que 36% participent aux élections régulièrement. Il a estimé que le fait que 9% de l'échantillon s'adonne au bénévolat conforte ce sentiment. Au demeurant, a-t-il ajouté, le fait que plus de la moitié des interviewés n'ait pas confiance dans les partis politiques est compensée par la réalité qu'en termes institutionnels, un jeune sur deux (54,3%) considère que la pratique démocratique s'est améliorée au Maroc. Le haut-commissaire au Plan a également déclaré que 45% des jeunes affirment avoir perçu une amélioration de leur niveau de vie au cours de ces dix dernières années, 32% une stabilité et 21% estiment que les conditions de vie se sont plutôt détériorées. Il a conclu que dans l'ordre des priorités des jeunes, l'emploi est cité en premier (96%), suivi de la réforme de l'enseignement (83%), l'habitat décent (81%), l'amélioration des services de santé (76%), le respect des droits de l'Homme (72%) et l'élargissement de la liberté d'expression (62%). S'agissant de l'avenir, l'enquête a révélé que la cherté de la vie préoccupe 84% des jeunes et que le chômage et la précarité inquiètent 78% d'entre eux.