Amnesty International a publié son 50e rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde ce mercredi 23 mai. Composé de quelques 375 pages, en plus d'annexes évaluant la conjoncture internationale par région, ce rapport consacre trois pages au Maroc. Amnesty International a publié son 50e rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde ce mercredi 23 mai. Composé de quelques 375 pages, en plus d'annexes évaluant la conjoncture internationale par région, ce rapport consacre trois pages au Maroc. Dressant le contexte de son rapport sur le Maroc, Amnesty souligne que la nouvelle Constitution garantit la liberté d'expression et l'égalité entre les hommes et les femmes. En outre, elle érige en infraction pénale la torture, la détention arbitraire et la disparition forcée. Le rapport prend également note du fait que le Maroc a levé en avril ses réserves à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, qui concernaient la nationalité des enfants et la discrimination en matière de mariage. «Le pays a également annoncé son intention de ratifier le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et le Protocole facultatif à la Convention sur les femmes [ONU]», lit-on dans ce rapport. Il est également question des efforts concertés déployés par le Maroc pour renforcer le rôle du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH). Et ces points ont été soulignés mercredi à Londres par Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient/Afrique du Nord au sein de l'organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International. «Nous nous réjouissons en particulier du débat réel engagé au sujet de la question des réformes constitutionnelles l'année dernière», a-t-il déclaré à la MAP en marge de la présentation du rapport annuel d'Amnesty sur la situation des droits de l'Homme dans le monde. Le responsable a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité de voir les dispositions de la nouvelle loi fondamentale traduites sur le terrain par des mesures pratiques, a fait état de «certains reproches», exprimés dans le passé, «notamment au sujet de la liberté d'expression». En effet, c'est ce que révèlent les paragraphes de ce rapport intitulés : répression de la dissidence, problèmes de liberté d'expression, torture et autres mauvais traitements. Il est également question dans ce rapport de paragraphes réservés à la lutte contre le terrorisme et sécurité, la justice de transition, la peine de mort, et enfin les camps du front Polisario. On peut lire par exemple dans le premier chapitre que «bien que les manifestations en faveur des réformes aient été largement pacifiques, les forces de sécurité seraient dans bien des cas intervenues brutalement contre les rassemblements ; une personne au moins est morte et beaucoup d'autres ont été blessées lors de ces interventions, qui ont donné lieu à des centaines d'interpellations». Pour ce qui est du dernier chapitre, consacré au front Polisario, celui-ci indique que ce dernier «n'a pris aucune mesure pour mettre fin à l'impunité dont bénéficiaient ceux qui étaient accusés d'avoir commis des atteintes aux droits humains durant les années 1970 et 1980 dans les camps de Tindouf (région de Mhiriz, en Algérie) qu'il contrôle». Le rapport rappelle également qu'«en octobre, trois employés d'organisations humanitaires –un homme, de nationalité espagnole, et deux femmes, une Italienne et une Espagnole– ont été enlevés par un groupe armé dans un camp de réfugiés géré par le front Polisario. Ils n'avaient pas été libérés à la fin de l'année».