Il est 18h ce lundi 21 mai 2012. Un train percute un mini-bus de transport scolaire au niveau d'Ouled Hassoun Al Hamri, une localité située près de Benguerir. Sur le chemin de retour à leurs maisons, des écoliers ne savaient pas qu'un accident très grave allait ôter la vie à certains parmi leurs camarades de classe. Il est 18h ce lundi 21 mai 2012. Un train percute un mini-bus de transport scolaire au niveau d'Ouled Hassoun Al Hamri, une localité située près de Benguerir, à 60 km de Marrakech, selon la protection civile. La nouvelle met tout le pays en émoi en raison du bilan très lourd. Cinq écoliers décèdent toute de suite après et 16 autres sont blessés dont plusieurs se trouvent dans un état critique. Les circonstances de l'accident seront détaillées dans un communiqué de l'ONCF, diffusé quelque temps après l'accident. «Le train n° 612 assurant la liaison Marrakech-Casablanca-Fès s'est arrêté d'urgence après avoir heurté un mini-bus de transport scolaire qui s'est engagé imprudemment sur la voie ferrée à hauteur d'un passage à niveau non gardé situé entre les gares de Benguérir et de Skhour». Le mot est dit. Imprudence mais également insécurité règnent en maîtres dans la majorité des passages à niveau (PN) non gardés dans de nombreuses régions du pays traversées par le réseau ferré. Cet incident dramatique vient donc rappeler les dangers de l'insécurité ferroviaire. En moyenne, 100 accidents sont recensés annuellement aux PN. Même si ce nombre est inférieur à celui des accidents sur la route, les accidents sur voie ferrée sont majoritairement mortels. Le coût économique est aussi important vu les perturbations du trafic générées par ces accidents. En avril dernier, le ministre de l'équipement et du transport, Aziz Rabbah, a été interpellé sur ce dossier. Le ministre avait déclaré alors que les accidents sur les voies ferrées font annuellement 100 morts. «Quarante victimes représentent des cas de suicide. Le reste des accidents se produit au niveau des passages à niveau non gardés», a-t-il souligné devant les parlementaires. M. Rabbah avait également évoqué la présence de passages anarchiques utilisés par la population dans les zones rurales. Autrement, la majorité des accidents au niveau des voies ferrées se produit sur les passages à niveaux non gardés ou anarchiques. A l'ONCF, les responsables affirment qu'ils sont conscients des risques potentiels présentés par les PN non gardés. L'Office a d'ailleurs lancé un programme pour la suppression de ces derniers. Ce sont 17 PN qui ont été supprimés en 2011 par la construction de 8 ponts-routes, 19 ponts-rails et 4 passerelles. «Cette réalisation a permis la suppression globale de 41 PN sur 118 planifiés au programme 2010-2015, soit un avancement de 35%», affirme le DG de l'ONCF, Mohamed Rabie Khlie. Le renforcement de la sécurité passerait également, selon les responsables, par la mise en place de clôtures des emprises. Ainsi, 14 km de voie ont été clôturés durant l'année 2011. Cette réalisation a permis la clôture globale de 66 km représentant 44 % du programme 2010-2015. Mais en dépit de ces efforts, l'hécatombe continue toujours. L'accident de Benguerir en est une parfaite illustration. La suppression des PN et leur remplacement par des ponts ou des passerelles doivent être accélérés. Un grand effort de sensibilisation reste également à fournir, principalement dans les milieux rural et périurbain.