Sfax, capitale du Sud tunisien et deuxième grande ville du pays, a souffert d'actes de hooliganisme de la part des supporters algériens. La CAF se réunira, jeudi prochain, pour décider des sanctions à infliger. Chronique d'un après-match explosif. Dimanche à 22h, le millier de supporters marocains se trouvaient toujours dans l'enceinte du stade Taïb Mhiri de Sfax. Ils ont été retenus par les autorités tunisiennes qui les ont par la suite escortés à leurs bus et véhicules. Si pour les fans des Lions de l'Atlas, ces deux heures après la fin de la rencontre étaient une occasion de fêter leurs héros du jour et de se prendre en photo avec eux, pour la police tunisienne, ces deux heures ont été critiques. En effet, dès l'inscription du but d'égalisation de l'équipe nationale, les 17.000 spectateurs algériens présents dans le stade, et les milliers d'autres qui suivaient la rencontre sur les écrans géants installés pour eux par le comité d'organisation de la CAN (COCAN), ont commencé à montrer quelques signes de nervosité. Le deuxième but des Lions de l'Atlas, inscrit à la deuxième prolongation par Youssef Hajji, était la goutte qui a fait déborder le vase. Les supporters au stade ont commencé à jeter des projectiles sur la pelouse, menaçant le bon déroulement de la rencontre. Après les fruits, spécialement des oranges, et les bouteilles d'eau minérale ou de limonade, qui s'abattaient sur l'aire de jeu, les hooligans algériens ont eu recours à des moyens beaucoup plus importants. Ils ont tout simplement arraché les sièges des gradins et en ont arrosé la pelouse. Une pluie de projectiles bleus qui a spécialement ciblé les forces de l'ordre. Ces dernières sont finalement intervenues pour vider le stade avant la fin de la rencontre. Le cordon de sécurité autour des supporters marocains a également été renforcé, mais ceci n'a pas empêché les Algériens de les atteindre. Plusieurs d'entre eux ont en effet été touchés par des pierres à bout portant. Réagissant à cette violence dans les stades de la CAN 2004, la Confédération africaine de football (CAF) décidera, jeudi prochain, plusieurs sanctions à l'encontre de la Fédération algérienne, qui, rappelons-le, a déjà écopé de 5.000 dollars d'amende après la rencontre Egypte-Algérie. Plusieurs sources au sein de l'instance africaine parlent d'un devis des dégâts matériels à régler par la fédération algerienne. Les organisateurs de la rencontre s'attendaient à des actes de violence tout au long de la journée du dimanche. C'est pour cela que la sécurité a été renforcée dans toute la ville de Sfax. Dans l'enceinte du stade Taïb Mhiri, ils étaient 2.000 policiers, agents de sécurité et éléments de la brigade anti-émeute et une dizaine de milliers sillonnant les rues de la capitale du sud tunisien. Et malgré cette vigilance, plusieurs débordements ont eu lieu. Pour se défouler, les supporters algériens ont pris pour cibles les panneaux publicitaires et lampadaires publics. Les avenues et boulevards, boutiques et magasins sfaxiens, pourtant fermés durant toute la journée, ont été inondés de supporters mécontents de l'élimination de leur équipe face au Maroc. Une banque tunisienne a même payé cash puisqu'une de ses agences sfaxiennes a été pillée. Même le zoo de la ville n'a pas été épargné. Deux gazelles ont en effet été volées, égorgées et consommées par les hooligans, affamés suite à la fermeture de la plupart des snacks et restaurants.