La grande affluence des supporters algériens sur la ville Sousse où ont été programmées toutes les rencontres des Fennecs au premier tour pose un problème de sécurité pour les organisateurs. En marge de l'ambiance festive qui accompagne chaque rencontre, plusieurs débordements ont eu lieu. «One, two, three. Viva l'Algérie». Le slogan se répète des centaines de fois dans les rues de Sousse, lieu de résidence de la sélection algérienne de football, qualifiée mardi pour les quarts de finale. Le bon parcours des Algériens dans cette Coupe d'Afrique des nations a en effet encouragé plusieurs milliers de fans du ballon rond algérien à prendre la «perle du Sahel» d'assaut. Ils sont plus de 10.000, venant pour la plupart des villes frontalières Constantine ou Annaba, à avoir élu domicile dans ce pôle touristique tunisien pour accompagner l'équipe de Rabah Saâdane. En affrontant les Fennecs, Camerounais, Egyptiens et Zimbabwéens se demandaient si Sousse ne se trouvait pas en Algérie. Le stade olympique, d'une capacité d'accueil de 28.000 spectateurs étaient à chaque rencontre archi-comble. Drapeaux algériens mais aussi ceux de l'USMA, de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK) flottaient partout. L'ambiance était, à chaque fois, chauffée à blanc puisque les supporters ont eu recours à la grosse artillerie. Pétards et fumigènes fusaient de partout. Et après chaque rencontre, cette ambiance de fête se répercute dans les rues et boulevards de Sousse, à pied ou à bord de leurs voitures, et dans un concert de klaxons. C'est à l'occasion du derby arabe du groupe C, ayant opposé Algériens et Egyptiens jeudi dernier, premier jour du week-end en Algérie, que leur présence a été le plus remarquée. «Quand on a vu tous ces drapeaux algériens, cela a été une grosse source de motivation», a déclaré le joueur algérien Nacerddine Kraouche au lendemain de cette victoire contre les Egyptien. «A dix, l'équipe n'aurait rien pu faire contre les attaques des Pharaons, déterminés à avoir le dernier mot. Ce sont les encouragements des supporters qui ont poussé les joueurs à tenir bon», estime, pour sa part, Mustapha Ouali, journaliste à l'hebdomadaire sportif algérien «Le Buteur». Dans un stade surchauffé, il est très difficile d'éviter les débordements. Pour Algérie-Egypte, le service d'ordre a été renforcé par des agents de la brigade anti-émeute, même s'ils n'ont pas eu à intervenir. Victoire algérienne oblige. Mais la Confédération africaine de football (CAF) n'a pas voulu passer sous silence les quelques débordements qui ont entaché le match. Elle a très peu apprécié les incidents qui sont survenus au stade olympique de Sousse, infligeant une amende de 5000 dollars à la Fédération algérienne pour jet de projectiles sur la pelouse et la tribune officielle. Le service d'ordre était également très renforcé lors la confrontation contre le Zimbabwe, qui a tourné en défaveur des Fennecs. «Heureusement que l'équipe s'est qualifiée. En cas d'élimination, la situation aurait dégénéré», estime le journaliste algérien. Malgré les bons résultats, les débordements ont eu lieu. Disputes et bagarres sont devenues monnaie courante dans une ville qui vit au rythme des rencontres algériennes. Cette grande affluence n'est donc pas sans causer beaucoup de souci aux organisateurs et aux responsables de la sécurité. Ces derniers s'y étaient en quelque sorte préparés. Ce n'est pas un effet du hasard si les rencontres de la sélection algérienne ont toutes été programmées à Sousse. Mais le problème se pose pour leur quart de finale, les Fennecs se déplaceront à Sfax. «Les supporters les suivront certainement. Ce ne sont pas deux centaines de kilomètres qui vont dissuader le public algérien de supporter leur équipe. Notre adversaire n'a qu'à bien se tenir. L'Algérie jouera à douze», conclut le journaliste sportif algérien.