Il est gardien de la paix, à son vingt-huitième printemps. Comme à l'accoutumée, il est, cet après-midi du lundi 9 janvier, en pleine fonction, à la ville touristique, Agadir. Il est gardien de la paix, à son vingt-huitième printemps. Comme à l'accoutumée, il est, cet après-midi du lundi 9 janvier, en pleine fonction, à la ville touristique, Agadir. Il n'a terminé sa tâche que le lendemain, mardi, vers 2h du matin, et se prépare à retourner chez lui à Dchira Al Jihadia. Pour rallier son domicile, il prend un grand taxi et continue ensuite un bout de chemin à pied. Quand il descend du grand taxi, il emprunte dans un froid glacial, le chemin le menant chez lui. Il ne craint rien à cette heure de la nuit. D'abord, il a l'habitude d'y passer. Ensuite, il est policier. La tenue qu'il porte encore peut dissuader toute personne s'apprêtant à le toucher. C'est du moins ce qu'il pense, oubliant qu'il y a une semaine, le mardi 3 janvier, son collègue, Saïd, a été poignardé alors qu'il était en faction au rond-point situé pas loin du quartier résidentiel Founty (cf. notre édition du 9 janvier). Notre gardien de la paix presse le pas pour arriver chez lui le plus tôt possible. Il arrive au quartier Rachidi, plus qu'une centaine de mètres à franchir pour rejoindre sa famille. Tout d'un coup, quelques adolescents lui coupent le chemin. Ils sont au nombre de six, armés de couteaux. Sur un ton sec, il leur dit: «Je suis policier». Ils ne reculent pas. Au contraire, ils l'attaquent, le poignardent cruellement, criblent son corps de coups de couteaux… Il s'écroule. Ils le fouillent, lui subtilisent son téléphone portable et un billet de deux cents dirhams et ils prennent la poudre d'escampette. C'est un passant qui le découvre, gisant dans une mare de sang. Il téléphone à la Protection civile et alerte la police. Dans un état de santé très critique, le gardien de la paix est évacué vers les urgences de l'hôpital Hassan II. En fait, malgré ses graves blessures, sa vie n'est pas en danger. Il est même arrivé à révéler aux enquêteurs les signalements de quelques-uns de ses agresseurs. Les détectives de la PJ d'Agadir entament une enquête. Pas moins de quarante-huit heures plus tard, les six agresseurs sont épinglés. Il s'agit de six élèves qui étaient sous l'effet de la drogue.