700 étudiants étrangers titulaires d'un Master et disposant d'une promesse d'embauche n'ont toujours pas d'autorisation de travail. Les mouvements de protestation des étudiants étrangers contre la circulaire Guéant du 31 mai 2011 ont porté leurs premiers fruits. Des rectifications seront apportées au premier texte publié. À l'issue d'une réunion organisée le mercredi 4 janvier en présence des responsables des universités et des grandes écoles françaises, les ministères de l'intérieur, du travail et de l'enseignement supérieur ont finalement décidé qu'ils adresseraient dès la semaine prochaine une circulaire aux préfets. Celle-ci contient des orientations applicables à la situation spécifique des diplômés étrangers hautement qualifiés, de niveau au moins égal au Master 2 (Bac+5), qui souhaitent acquérir en France une première expérience professionnelle. Certes, cette nouvelle circulaire vient assouplir la délivrance du permis du travail mais seulement pour les étudiants étrangers les plus qualifiés. Les étudiants ayant une licence seront pénalisés. Autrement dit, seuls les étudiants titulaires d'un Master pourront rester travailler en France. Cela dit, il faut noter que le permis de travail en France sera traité au cas par cas et c'est aux préfets de valider cette instruction. Les réactions à la mise en place de la nouvelle circulaire ne se sont pas fait attendre. Les étudiants étrangers diplômés de l'enseignement supérieur français réunis dans le «Collectif du 31 mai» contestent le nouveau texte. Pour les membres de ce collectif, cette circulaire n'a pas lieu d'être. Et par conséquent, il faut l'abroger. Pour sa part, Fatma Chouaieb, porte-parole du collectif, estime que l'assouplissement de cette circulaire est fondé sur des critères «qui laissent la place à l'arbitraire». Selon la porte-parole, 700 étudiants étrangers titulaires d'un Master et disposant d'une promesse d'embauche n'ont toujours pas d'autorisation de travail. Par ailleurs, le collectif reproche leur mise à l'écart dans ce dossier alors qu'ils sont les premiers concernés. «Une nouvelle fois, un texte sans concertation préalable. Et pourtant, ils l'avaient annoncé. Nous leur avons tendu la main pour être reçus et présenter nos propositions et les remontées du terrain. Parce qu'ils ne savent pas ce qui se passe en vrai. A quoi sert un nouveau texte préparé dans les mêmes conditions que le précédent : tout seul dans son coin?», peut-on lire dans un communiqué publié sur leur page Facebook. A ceci s'ajoute le durcissement des conditions financières imposées par la France pour les étudiants étrangers. Rappelons que le montant des ressources mensuelles obligatoires demandées est passé de 460 à 620 euros. Quant à la taxe sur le renouvellement d'un titre de séjour étudiant, celle-ci qui était jusque-là comprise entre 55 et 70 euros varie entre 200 et 385 euros depuis le 1er janvier 2012.