Jean-Pierre Raffarin promet aux diplômés étrangers « un assouplissement de la circulaire Guéant », qui durcit les conditions d'obtention d'un visa de travail dans l'Hexagone. A l'approche des élections présidentielles en France, l'UMP joue la carte des diplômés étrangers. Le premier vice-président de son conseil national, Jean-Pierre Raffarin a annoncé la semaine dernière un éventuel assouplissement de la circulaire Guéant du 31 mai, qui durcit les conditions d'obtention du permis de travail pour les diplômés étrangers dont des Marocains. C'était à l'occasion de la deuxième convention de présentation du projet 2012 de l'UMP, à Villeurbanne (Rhône). L'ex-Premier ministre a affirmé, à la Chaîne LCI, que « des propositions seront présentées au gouvernement » , dans ce sens. « Il faut assouplir cette circulaire, et je crois que le ministre de l'Intérieur est d'accord. J'ai eu des conversations avec lui à ce sujet et je lui fais confiance », rassure-t-il. Cette déclaration représente-t-elle une réelle volonté de l'UMP de modifier la circulaire dans l'intérêt des étudiants diplômés ou d'une simple carte électoraliste ? Depuis sa promulgation, le 31 mai dernier, la circulaire du ministre de l'Intérieur Claude Guéant ne cesse de susciter la polémique entre défenseurs du texte et ses détracteurs. Certains en profitent même pour conforter leurs positions à l'approche de la présidentielle. Droits acquis Les concernés, eux, mènent une bataille pour le retrait définitif de la circulaire. Fédérés autour d'un mouvement baptisé Collectif du 31 mai, ils frappent à toutes les portes pour préserver « leurs droits acquis ». Partis politiques, sénateurs… en vain. Le Sénat avait même saisi le Premier ministre pour demander le retrait de cette circulaire. La réaction de François Fillon est on ne peut plus claire : « La circulaire du 31 mai conjugue trois objectifs de rayonnement, de compétitivité de nos entreprises et de maîtrise de l'immigration ». Le Premier ministre défend la circulaire en brandissant l'argument de la « maîtrise de l'immigration professionnelle ». Ses propos relayés sont adressés aux président de l'Association française des entreprises privées ainsi qu'à ceux des Conférences des directeurs d'écoles françaises d'ingénieurs, des présidents d'université et de Grandes écoles, qui ont exprimé leur inquiétude face à un éventuel abandon des étudiants de leurs bancs.