Tout le monde croyait que la carrière politique de cet homme était finie. Mais, M. El Himma n'a pas trop tardé à revenir en force sur la scène politique. H comme Fouad Ali El Himma, l'ex-homme fort du Parti authenticité et modernité (PAM), nommé conseiller de SM le Roi Mohammed VI. Le fondateur du PAM et initiateur du Mouvement pour tous les démocrates (MTD) a fortement marqué l'année 2011 surtout par sa disparition pendant plusieurs mois. Il a été pratiquement l'homme politique le plus critiqué par le Mouvement du 20 février. «El Himma dégage», une expression chère aux protestants qui ont pris l'habitude de descendre dans la rue chaque dimanche pour réclamer plus de réformes démocratiques. Depuis le 20 février 2011, M. El Himma a choisi de tirer sa révérence. Il a commencé à prendre ses distances peu à peu avec le parti qu'il avait créé en 2009, laissant la voie libre aux spéculations à propos de sa disparition de façon surprenante de la scène politique. M. El Himma avait fait la Une des journaux en annonçant sa démission de la Commission des accréditations du parti. Et l'on a commencé déjà à s'interroger sur le devenir du PAM sans son mentor. Depuis lors, il n'a pas donné signe de vie et n'a réapparu que lors du référendum constitutionnel. La photo de M. El Himma votant pour la nouvelle Constitution a fait le tour de tous les supports médiatiques. Lors des législatives, M. El Himma, député depuis 2007, ne s'était pas présenté aux élections anticipées du 25 novembre. A ce stade, tout le monde croyait que la carrière politique de cet homme était finie. Mais, M. El Himma n'a pas trop tardé à revenir en force sur la scène politique. Le 7 décembre 2011, et en plein concertations menées par le nouveau chef de gouvernement désigné Abdelilah Benkirane pour la formation de la majorité au Parlement, M. El Himma a été nommé conseiller du Souverain au cabinet royal. Une nouvelle qui a défrayé la chronique. L'ancien secrétaire d'Etat auprès du ministère de l'intérieur présente sa démission du PAM «en raison des obligations d'indépendance et de neutralité» que requiert sa mission de conseiller. Aussi, il présente sa démission de la présidence de la municipalité de Benguérir tout en continuant à assurer la présidence de la fondation Rhamna pour le développement durable. De façon surprenante, M. Benkirane contacte M. El Himma et le félicite de la confiance placée en lui par le Souverain, alors que les deux hommes s'entretuaient depuis la création du PAM. En fait, les membres du parti islamiste qui a remporté les élections législatives avec 107 sièges, ont accueilli favorablement la nomination de M. El Himma au poste de conseiller, alors que le Mouvement du 20 février la conteste toujours.