Le risque de rupture et le pouvoir irritant du gel pouvant conduire à des réactions inflammatoires ont été bien établis. Nouveaux rebondissements dans l'affaire des implants mammaires PIP. Les 30.000 femmes porteuses de ces prothèses mammaires en France devront se les faire retirer et ce à titre préventif. Cette mesure spectaculaire et sans précédent du ministère de la santé fait suite à la réunion d'un comité d'experts par l'Institut national du cancer (INCA). Les experts ont ainsi estimé qu'il n'existe, à ce jour, pas de données permettant de conclure à un sur-risque de cancer chez les femmes porteuses d'implants mammaires de cette marque. Cela dit, le risque de rupture et le pouvoir irritant du gel pouvant conduire à des réactions inflammatoires ont été bien établis. Des conclusions qui confirmant les avis précédemment formulés par l'Agence française de sécurité sanitaire (AFSSAPS). Le comité de suivi en charge de ce dossier se réunira le 5 janvier 2012 pour dresser un nouvel état des lieux de la situation et examinera plus en détail les procédures et dispositifs d'application de cette décision. L'objectif étant de répondre au mieux aux préoccupations des femmes concernées et de faciliter l'organisation de toutes les demandes d'explantation. Dans ce scandale sanitaire, la Caisse nationale française d'assurance maladie n'est pas restée les bras croisés. En effet, l'organisme a décidé de porter plainte pour «escroquerie» dans cette affaire étant donné que ces prothèses mammaires sont suspectées de contenir un gel dangereux pour la santé. Cette affaire a pris une tournure internationale. Des centaines de milliers de femmes à l'étranger se sont fait implanter des prothèses de cette marque. Au Maroc, c'est le silence radio du côté des autorités sanitaires alors que des Marocaines ayant eu recours à la mammoplastie en France pourraient porter des implants mammaires PIP. Contacté à plusieurs reprises, Dr Omar Bouazza, directeur des médicaments et de la pharmacie au ministère de la santé, est resté injoignable. Pour sa part, Dr Mohamed Abdelmoumen Mahly, chef de la division de la pharmacie au ministère, a indiqué que «la direction des médicaments n'a jamais homologué les implants mammaires PIP. Ces prothèses n'existent pas au Maroc». Autrement dit, les Marocaines ne seraient pas concernées par ces implants. Un avis d'ailleurs partagé par les praticiens marocains qui se veulent rassurants (voir article paru dans l'édition n° 2583 du vendredi 23 au dimanche 25 décembre). En France, le ministère de la santé a émis plusieurs recommandations pour les femmes porteuses de ces prothèses. Celles-ci doivent vérifier la marque de la prothèse sur la carte qui leur a été remise. En l'absence de carte, elles doivent contacter leur chirurgien, ou à défaut, l'établissement où a été pratiquée l'intervention. Les patientes doivent consulter leur chirurgien. Une explantation préventive de l'implant leur sera proposée. Si elles ne souhaitent pas d'explantation, elles doivent bénéficier d'un suivi par échographie mammaire et axillaire tous les 6 mois. Toute rupture, suspicion de rupture ou de suintement d'une prothèse doit conduire à son explantation. A noter qu'avant toute explantation, un bilan d'imagerie (incluant une mammographie et échographie mammaire et axillaire) récent doit être disponible. Rappelons que la société varoise Poly Implant Prothèse (PIP), implantée dans le sud de la France, est soupçonnée d'avoir eu recours de manière frauduleuse à un gel de mauvaise qualité pour fabriquer ses implants. Ce gel, dix fois moins coûteux que le gel conforme, entraîne des risques accrus de rupture de l'enveloppe de la prothèse, avec pour conséquence l'inflammation des tissus environnants et des suintements de silicone.