Le Maroc a affirmé que le vote du Parlement européen interpelle les autorités du Royaume quant à l'opportunité d'une réévaluation globale de son partenariat avec l'Unon européenne. Depuis que la reconduction de l'accord de pêche Maroc-UE ait été rejetée par le Parlement européen, les relations entre le Royaume et l'UE ne sont pas au beau fixe. Bien que l'Union européenne constitue le premier partenaire économique du Maroc et que les relations entre Rabat et Bruxelles se sont affermies depuis 2009 par le «Statut avancé», le rejet par le Parlement européen de l'extension du protocole annuel de l'accord de pêche risque de tout remettre en cause. Le Maroc a affirmé, mercredi 14 décembre, que le vote du Parlement «interpelle les autorités du Royaume quant à l'opportunité d'une réévaluation globale de son partenariat avec l'UE». Et les domaines qui risquent d'être sérieusement compromis, selon le Royaume, relèvent «des perspectives mutuellement prometteuses, à savoir le commerce des services, la mobilité et la réadmission, la mise en œuvre du Statut avancé, ainsi que l'instauration d'un Accord de libre-échange global». A noter que le vote va aux antipodes de l'avis des Etats membres et de la Commission européenne à partir du moment où elle sanctionne durement les professionnels de la pêche des pays membres de l'UE. Face à cette nouvelle situation, la réaction du Maroc ne s'est pas fait trop attendre. Le Royaume a réagi fermement le même jour en demandant aux 120 bateaux opérant dans le cadre de l'accord de pêche à quitter les eaux territoriales nationales mercredi avant minuit. Désormais, aucune activité de pêche de la flotte battant pavillon européen n'est tolérée. C'est ce qui ressort d'un communiqué du ministère des affaires étrangères. «La décision du Parlement européen marque ainsi un développement regrettable, aux conséquences sérieuses sur l'avenir de la coopération entre le Maroc et l'Union européenne en matière de Pêche», indique le ministère. Bien que le Parlement ait invoqué des raisons d'ordre budgétaire, économique et écologique pour justifier le rejet de la reconduction de l'accord, l'affaire porte, vraisemblablement, les traces d'une manœuvre hostile fomentée par les adversaires de l'intégrité territoriale du Royaume. Les motivations politiques sont là pour montrer que l'objectif de ces derniers se résume à nuire aux intérêts du Maroc et aux relations entre Rabat et Bruxelles. D'ailleurs, au sujet des raisons défaillantes invoquées par le Parlement européen pour justifier sa démarche, le Maroc a jugé opportun d'apporter les éclaircissements nécessaires. «Le Maroc n'a pas été demandeur de la prorogation de l'accord de pêche. Il a répondu à une sollicitation vive et appuyée de la part de l'UE», précise le communiqué des Affaires étrangères. «Sur le plan financier et budgétaire, la compensation financière octroyée au Maroc a été jugée très largement supérieure aux avantages économiques tirés par l'UE, dans un contexte de crise financière en Europe, alors que cette compensation ne s'élève qu'à 36 millions d'euros par an», indique le département de Taïeb Fassi Fihri. «Au niveau économique, le protocole a été considéré comme détenant un impact limité sur le développement du secteur des pêches au Maroc, alors qu'au plan écologique, la décision du rejet a été prise sur la base d'une évaluation sommaire arguant d'une surexploitation des ressources halieutiques», ajoute la même source.