Privé de ses deux meilleurs éléments, Younès El Aynaoui blessé, et Hicham Arazi contraint à l'abandon, le Maroc n'a pas fait long feu face à une équipe argentine très affûtée. Il est certain qu'après le forfait de Younès El Aynaoui, déclaré officiellement le jour du tirage au sort, le reste de l'équipe nationale n'a pas abordé cette confrontation avec grande conviction ni le moindre espoir de vaincre. C'est comme si le résultat était connu d'avance. Cette impression d'impuissance s'est manifestée dès les deux premiers jeux du premier set de la rencontre qui a opposé le 5ème mondial Guillermo Garcia au 3ème joueur national Mounir El Aârej. « J'avoue que j'ai été réellement impressionné jusqu'à être déboussolé par mon adversaire, tellement son jeu est efficace », a avoué Mounir pendant la conférence de presse qui a suivi cette rencontre. Cette déclaration n'a pas tardé à être confirmée par Guillermo qui n'a pas caché d'avoir pleinement profité de la nervosité et du manque de confiance en soi qu'il a remarqué chez Mounir. «Dès l'entame, j'ai senti que mon adversaire était fébrile, mal dans sa peau, cela m'a permis de le survoler, du moins pendant les deux premiers sets», a-t-il déclaré. Les deux sets en question se sont d'ailleurs soldés par (6/1 - 6/1). Pendant le troisième set, peut-être parce qu'il savait qu'il n'avait plus rien à perdre ni à gagner, plus « rassuré » donc, Mounir a sorti un jeu meilleur, beaucoup plus posé, ce qui l'a amené jusqu'à mener par 4/3 après 7 jeux. Mais ce sursaut n'allait pas tarder à s'estomper durant les 3 jeux suivants. L'Argentin allait égaliser 4/4 puis 4/5 et enfin 4/6. Conclusion, une victoire sans faille en trois sets contre rien et en plus un point pour l'Argentine. La deuxième rencontre de cette journée du vendredi a opposé le N°1 national et 11ème mondial, Hicham Arazi, au 8ème ATP, Davis Nalbadian dans une rencontre digne d'un quart ou d'une demi-finale d'un Grand Chelem avec tous les ingrédients que cela suppose : une magnifique salle de 4500 places pleine à craquer, une surface en Green Set et une belle prime à la clef. Pendant le 1er set, Hicham a gratifié le nombreux public par un spectacle comme il est le seul à en détenir le secret. L'assistance était aux anges tant Hicham était magistral dans toutes ses interventions. Le score à la fin du premier set est revenu à Hicham (6/4). Le début du 2ème set a été très équilibré avec services gagnants pour chacun des deux serveurs, jusqu'à 4/4. Le neuvième set revenu à Hicham sur un break est évidemment un service en main. Mais, hélas, coup de théâtre, notre représentant sentant une douleur à la cuisse va en rester là, cédant le set par 7/5. Les soins prodigués à Hicham à la fin de ce set ne vont pas servir à grand-chose, celui-ci va jeter l'éponge tout de suite après, offrant ainsi la deuxième victoire à l'Argentine. Samedi, après la levée des couleurs et la présentation des joueurs, ce sont Mounir El Aârej et Mehdi Tahiri qui ont eu l'honneur de représenter le Maroc face au duo argentin, constitué d'Agustin Calleri dans ce genre de confrontations. C'est dire la valeur de leur puissance à l'échelle mondiale. Peut-être un peu timides pendant les deux premiers sets (6/1 - 6/1), les deux Marocains se sont bien défendus pendant le troisième (6/4). Après la journée du samedi, la deuxième, les Argentins se voient déjà propulsés aux quarts de finale. Les Marocains, eux, se voient contraints de rejouer les barrages au mois d'avril prochain pour espérer rejoindre l'élite. Notre prochain adversaire sera connu à la fin de la dernière journée de ce premier tour du groupement mondial. En l'absence de Younès El Aynaoui, puis celle de Hicham, le Maroc s'est vu mis à nu face à la réalité, sans détour, palpable et plus dure que jamais. Que faut-il dire de plus ? Le résultat parle de lui-même. Il est plus que jamais temps que les responsables prennent véritablement les choses en main. Arazi et El Aynaoui ne sont pas éternels.