Pour l'instant, il n'y a rien de solennel chez la Koutla par rapport à une décision commune de participer au gouvernement malgré les multiples indices en faveur de ce scénario. «Nous attendrons, après sa nomination, que le chef de gouvernement s'adresse directement à l'Istiqlal pour que les organes du parti réagissent et formulent une position en conséquence par rapport à une éventuelle alliance avec le PJD», a déclaré, hier matin à ALM, Mohamed Ansari membre du bureau exécutif de l'Istiqlal. Les partis de la Koutla (PPS, PI et l'USFP) plus que d'autres sont tenus en haleine, dans l'attente de la nomination du chef de gouvernement par sa Majesté le Roi. En premier, le parti de l'Istiqlal. Ce dernier a, à maintes reprises, exprimé son désir de participer au futur gouvernement, puisant sa légitimité dans le score obtenu lors de ce scrutin. L'Istiqlal a eu droit à la deuxième place avec 60 sièges, après le PJD avec 107 sièges. Selon M. Ansari, outre l'attachement traditionnel de son parti à la Koutla, les canaux de communication de l'Istiqlal ont été maintenus ouverts au PJD bien avant le scrutin, ce qui a constitué une action préliminaire et une base pour une alliance future. Par ailleurs, notons que les partis de la Koutla s'étaient réunis samedi soir pour échanger leurs points de vue et différentes appréciations quant à l'issue des élections. Mais pour l'instant, il n'y a rien de solennel chez la Koutla par rapport à une décision commune de participer au gouvernement malgré les multiples indices en faveur de ce scénario. Chez le PPS, le débat fait ressortir trois courants, l'un pour la participation au gouvernement, l'autre contre et une troisième tendance pour un soutien critique, a indiqué à ALM une source du parti. Nabil Benabdellah secrétaire général du parti estime que «le débat interne au sein PPS est serein». Selon lui, le parti ne formulera véritablement sa position que quand il recevra une proposition concrète de la part du PJD. Toutefois, il a dressé les lignes de conduite de son parti : «Tout ce qu'on peut dire c'est que le PPS saura rester fidèle à sa ligne de départ qui consiste en la défense de la liberté et du progrès d'une société moderniste qui garantisse l'égalité homme femme, les libertés individuelles et collectives, ainsi que la préservation de l'intérêt national et la nécessité de conforter le processus de réformes dans notre pays». Pour sa part, le parti de l'USFP, avant de se prononcer pour ou contre la participation au gouvernement, tente de tirer les leçons de sa défaite lors du scrutin. Le fait d'avoir était classé à la 5ème place aussi bien lors de ces élections que durant les législatives de 2007 a été vécu au sein du parti comme une crise existentielle profonde, ce qui a nécessité une discussion interne. «Il nous faut lire le message adressé par la population à l'USFP. Le parti doit initier un travail sur lui-même», a déclaré à ALM Hamid Jmahri, membre du bureau politique du parti, ajoutant que le Conseil national du parti tient une série de réunions afin de tracer les nouvelles orientations du parti. Et d'ajouter: «Ces élections constituent la victoire de la démocratie, un pas en avant. Le PJD a gagné parce qu'il a des ramifications populaires, sa victoire est la réponse adéquate aux conditions internes et externes. Dans ce contexte, l'USFP doit avoir un positionnement clair pour adopter une meilleure voie».