Mandataire de la liste des candidats sans appartenance politique à Aïn Sbaâ-Hay Mohammadi ALM : Pourquoi avez-vous choisi le vélo comme symbole de votre candidature? Mourad Borja : C'est pas un choix. Les candidats SAP n'ont pas le droit de choisir un symbole. C'est le ministère de l'intérieur qui leur octroie le symbole. Pour nous ça tombe bien. Le vélo est le symbole de la misère. Nous entamons la compétition électorale en étant les candidats les plus démunis au niveau national. Aussi, nous avons choisi comme slogan «Oulad Chaab», car cela correspond à notre profil. A titre d'exemple, le deuxième sur la liste SAP est un candidat au chômage. Nos profils diffèrent de ceux des hommes d'affaires qui occupent généralement les sièges au Parlement et qui s'absentent souvent. Pour ma candidature, j'ai réussi à collecter près de 1400 signatures légalisées dont 174 élus locaux et 12 parlementaires relevant de la région du Grand Casablanca. Qu'en est-il du choix de la circonscription de Hay Mohammadi ? Je suis originaire de ce quartier. Plusieurs habitants de Hay Mohammadi ont soutenu ma candidature avec 2400 signatures. Depuis près de deux décennies nous avons les mêmes visages qui sont réélus à chaque échéance électorale. Les citoyens ne veulent plus de ces derniers et avaient même appelé à leur départ à travers la dissolution du Parlement. Vous êtes un photographe très connu dans le monde de la presse. Que cherchez-vous au Parlement ? Depuis un certain temps on ne cesse de parler du phénomène de l'absentéisme qui s'est traduit par des taux de participation très faibles aux élections. J'ai choisi de se présenter comme SAP car ma candidature vise cette catégorie de citoyens qui boude la politique. Il est temps de redonner confiance aux citoyens pour réussir le processus de réforme. Certes, les partis politiques jouent un rôle très important en matière d'encadrement des citoyens, mais il y a tout de même des dysfonctionnements auxquels il faut remédier dans le cadre du champ partisan. Il est question d'apporter aujourd'hui des réponses directes et claires et des solutions pratiques aux attentes des citoyens. Je crois aussi que la candidature SAP est une formule souple qui permet de rester indépendant et de garder une distance avec les partis après les élections. Que promettez-vous aux citoyens à travers votre programme électoral ? Ce que nous cherchons aujourd'hui c'est un changement réel. Ceci passera inévitablement par la mise en œuvre démocratique et optimale des dispositions de la nouvelle Constitution. Il est aussi question de consacrer le choix démocratique et moderniste dans lequel s'est inscrit le Maroc et de garantir la participation des citoyens à l'évaluation et au contrôle de la gestion des affaires publiques. Au menu également la lutte contre la corruption et l'impunité dans le cadre de la consécration des valeurs de la citoyenneté et de la primauté de la loi. Quelle est votre vision pour la réforme du secteur des médias ? En tant que journaliste-reporter, j'ai une longue expérience dans le domaine des médias. Pour moi la photo est avant tout une information à partir du moment où le photographe qui la prend assiste de près à l'événement qu'elle rapporte. Je connais bien les problèmes dont souffre la presse au Maroc et nous allons militer pour une réforme globale du système des médias. Il est question aussi de la consécration d'un multipartisme réel des médias, de l'élargissement du champ de la liberté de la presse et de garantir l'accès à l'information aux citoyens.