Pour Essaïd Ameskane, chef du groupe du MP à la première Chambre, l'enjeu des prochaines élections est la restauration de la confiance. ALM : Êtes-vous convaincu au MP des vertus du mode de scrutin de liste? Essaïd Ameskane : Les partis de l'opposition en général ont voté certes pour le nouveau dispositif électoral. Mais ceci ne veut pas dire que nous avions renoncé à nos convictions à ce sujet. Nous avions émis beaucoup de réserves quant à cette batterie de modifications et étions favorables au maintien du scrutin uninominal à un seul tour. En défendant la maintien de statu quo, nous ne l'avions pas fait dans l'esprit d'ouvrir la voix à la fraude électorale et au recours à l'argent sale. Bien au contraire. Mais pourquoi avez-vous approuvé ce nouveau mode d'élection ? Tous les acteurs politiques ont privilégié la culture du consensus à ce niveau-là, sous la supervision du ministre de l'Intérieur qui a mis tout le monde d'accord. C'est une nouvelle expérience que le pays va tenter. Cependant, il convient de signaler, quelque soit le mode de scrutin, que les citoyens ont toujours confiance dans ceux parmi l'élite et les personnes qu'ils jugent à la hauteur et proche d'eux. Par ailleurs, nous avons pris acte avec satisfaction et optimisme des engagements du ministre de l'Intérieur pour que les prochaines élections se déroulent dans un climat de transparence et de propreté, loin de l'interventionnisme de l'administration. L'adoption du bulletin de vote unique vous semble-t-il approprié ? La plupart des habitants du monde rural sont illettrés. Il est difficile pour eux de voter selon les règles en cochant le symbole correspondant au candidat de leur choix. Ce qui risque de générer beaucoup de bulletins nuls. Cependant, nous espérons que la campagne médiatique lancée par le ministère de l'Intérieur pour vulgariser les nouvelles techniques de vote aura des résultas positifs et contribuera à éduquer sur le plan civique les citoyens-électeurs. L'enjeu le plus important dans les prochaines élections reste aussi et surtout de proposer à la population des programmes politiques clairs et précis. C'est le seul moyen d'induire la compétition saine entre les différents partis et de corriger les errements des gouvernements dans le domaine social et économique. En un mot, il s'agit de restaurer l'espoir et la confiance, seuls moteurs de la relance du développement.