Le retrait de M. Narjiss pourrait entraîner une hémorragie: une grande partie des parlementaires et des présidents de communes de la région pourrait être tentée de le suivre. Un nouveau coup dur pour le PAM. Après le retrait de Fouad Ali El Himma des instances du parti, une démission qui ne dit pas son nom, c'est au tour de Hamid Narjiss de quitter le navire. lundi 24 octobre, en milieu de journée, l'information n'était pas encore officielle et peu de membres du parti le savaient encore. Mais à l'heure où nous mettions sous presse, des sources bien informées et proches de Hamid Narjiss confirmaient : ce dernier avait pris sa décision sans recours, avait déjà rédigé sa lettre de démission et devait la déposer officiellement le jour même à 16h00 auprès du secrétariat général à l'occasion de la tenue de la réunion de la Commission électorale. Les raisons de cette démission : «le parti ne respecte plus la charte et le mode de fonctionnement démocratique sur lesquels nous nous étions mis d'accord au moment de sa constitution», explique un membre actif du PAM. Le départ de Hamid Narjiss risque de faire mal parce qu'il a fait partie du groupe qui a fondé le PAM aux côtés de Fouad Ali El Himma. A cela il faut ajouter le fait que M. Narjiss est un membre influent du bureau national, coordinateur régional pour Marrakech-El Haouz et chef du groupe parlementaire du parti à la Chambre des représentants. Et ce n'est pas tout. Selon les observateurs, le retrait de M. Narjiss pourrait entraîner une hémorragie: une grande partie des parlementaires et des présidents de communes de la région de Marrakech-El Haouz issus du parti pourrait être tentée de le suivre. A rappeler que M. Narjiss a été dernièrement au cœur de la polémique en raison de la contestation des résultats des délibérations de la commission régionale des élections par des personnes dont la candidature n'a pas été retenue, notamment Fatiha Layadi, membre du bureau national du PAM, Adnane Benabdellah, président de la commune de Menara et Fatima Zahra Mansouri, maire de Marrakech. S'en est suivi un arbitrage au niveau national. C'est alors que la commission nationale a proposé de revoir certaines candidatures qui n'avaient pas été votées en région en essayant de trouver le consensus. Contacté par ALM pour apporter des éclaircissements sur cette affaire, M. Narjiss est resté injoignable lundi, mais les raisons de sa démission semblent fortement se rapporter à cette polémique. Par ailleurs, jointes par ALM, Fatiha Layadi et Milouda Hazib, membres du bureau national du PAM et Fatima Zahra Mansouri, maire de la ville ocre, trois ténors du parti du tracteur à Marrakech, ont toutes affirmé ne pas être au courant, lundi matin, de la décision de démission de M. Narjiss. Elles se sont abstenues, de ce fait, de faire un commentaire au sujet d'une éventuelle démission de M. Narjiss tant qu'elle n'a pas été annoncée officiellement. «Certes, le PAM ne va pas très bien à Marrakech. Et au cas où la démission de M. Narjiss serait effective cela voudrait dire beaucoup de chose», précise Mme Layadi. Les femmes du PAM à Marrakech tiennent à affirmer, d'ailleurs, que le PAM n'est pas en crise insurmontable au niveau de la ville ocre. «Il n'y a pas de polémique. Tout ce qu'il y a c'est qu'une procédure a été contestée et nous avons demandé à la commission centrale des élections du parti de revenir sur les décisions prises à Marrakech», souligne Mme Layadi. «Nous n'avons fait que contester la procédure de désignation des candidats aux élections. Et parce qu'on est des militants nous accepterons la décision de la commission des élections qui devait être prise hier, lundi, quelle qu'elle soit», indique, pour sa part, Mme Mansouri. La réunion de la commission des élections qui devait être tenue lundi soir avec la présence de Mohamed Cheikh Biadillah, SG du parti, s'annonçait très chaude...