Les postes de police de proximité étaient un projet phare de la DGSN. Plus de 300 postes ont été construits en 2004 en vue d'arriver à mille en 2007. Quelques 70% de postes de police de proximité ne sont plus opérationnels dans le Grand Casablanca. C'est du moins ce qui a été révélé, dernièrement, par le préfet de police par intérim dans la capitale économique, Abdellatif Mouaddib, lors d'une réunion qu'il avait tenue avec les chefs des arrondissements de police, apprend-on d'une source policière qui avait assisté à cette réunion. En fait, ils étaient au nombre de 123 postes dont cinq à Mohammedia. Mais ils n'en ont aujourd'hui que moins d'une quarantaine. Plus de 90 postes de police de proximité de la capitale économique ont été soit fermés, soit démolis, alors qu'elle devait disposer, selon le projet lancé, en 2004, par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) en 2004, de 131 postes. Et à l'échelle nationale, qu'en est-il de l'état de ces postes? Pour avoir une réponse fiable, un fax a été envoyé, il y a un mois, par ALM, à la DGSN dont il a demandé des informations sur ces postes à travers le Royaume. Malheureusement, aucune réponse n'a été reçue. Cependant, des sources policières qui ont requis l'anonymat ont confirmé à ALM que la majorité de ces postes a connu le même sort que ceux de Casablanca. C'est en février 2004 que ce projet des postes de proximité a été lancé par la DGSN. Il prévoyait l'ouverture de 300 postes en 2005 dans les villes d'Agadir, Casablanca, Marrakech, Fès, Meknès, Rabat et Laâyoune. À terme, un millier de postes de proximité devait être déployé avant la fin de 2007. Un projet qui avait un double objectif. Le premier consistait à rapprocher ces postes des citoyens à l'échelle du quartier et leur rendre les services nécessaires en vue de changer l'image de l'autorité pour qu'elle devienne un véritable acteur social. Le second objectif portait sur le renforcement de la prévention pour arriver à diminuer la répression. «Malheureusement, ce projet s'est évaporé quelques mois plus tard», a confié à ALM une source policière. Car, selon la même source, «le projet devait être étudié durant plusieurs mois tout en faisant participer tous les acteurs qui s'intéressent à la question sécuritaire au niveau national». L'idée du projet, son étude, son examen, sa préparation et sa mise en œuvre ont été pris hativement par le général Hamidou Laânigri qui a mis en exécution ce projet six mois après sa nomination à la tête de la DGSN, ajoute la même source. Ressemblant à de petits kiosques en dur, d'une superficie allant de soixante à soixante-dix mètres carrés, ces postes de proximité devaient être ouverts 24h/24, regroupant de douze à seize agents de police, les uns circulant dans le quartier et les autres restant sur place prêts à intervenir à bord d'un véhicule. Selon le projet révélé en 2004 par les responsables de la DGSN, ces postes de proximité devaient dépendre des arrondissements. «Ce qui devait peser lourdement sur l'activité normale des arrondissements qui ne disposaient suffisamment pas de moyens nécessaires pour faire régner la sécurité dans le quartier», rétorque une autre source policière. Celle-ci a expliqué que ce projet avait acculé les collectivités locales à dilapider des millions de dirhams. Car, selon la même source, il était le fruit d'une convention entre la DGSN et les collectivités locales qui étaient chargées de construire ces postes. À Casablanca, chaque poste a exigé une enveloppe de 250 mille dirhams, apprend-on d'une source du Conseil de la région qui a financé ce projet dans la capitale économique. Une somme colossale, précise la même source qui a ajouté qu'en réalité la construction de chaque poste ne nécessitait qu'une somme ne dépassant pas 50 mille dirhams. Pourquoi ne pas ressusciter ce projet et rouvrir les postes fermés ? Une source proche de la DGSN a souligné à ALM que «l'idée est toujours en cours». Mais la réalité prouve le contraire.