Dimanche, Thami Khyari a tenu à présider lui-même la dixième session de la commission nationale. Une manière pour lui d'affirmer sa position de force. Les membres du Front des forces démocratiques (FFD) avaient rendez-vous dimanche 18 septembre, avec la 10ème réunion de suite de la commission nationale qui compte 500 militants. Une rencontre dont ils attendaient beaucoup à un moment où le parti vit au rythme d'une crise interne. D'autant plus que ladite réunion a été présidée par le patron du parti, Thami Khyari. Les militants s'attendaient à ce que ce dernier revienne sur cette crise et réexplique sa position. Mais il n'en a rien été. La preuve. Le communiqué final suivant cette session dominicale n'a pas consacré une seule ligne à ce sujet ni aux membres du groupe qui est aux prises avec Thami Khyari depuis quelques semaines. Le document était plutôt un récapitulatif du programme électoral du parti et de la conjoncture politique actuelle à la veille des prochaines élections législatives. Lors de la réunion de ladite commission, M. Khyari n'a ainsi exposé que les grandes lignes du programme de son parti pour le 25 novembre, se résumant aux questions de l'intégrité territoriale, de la moralisation de la vie politique, de la lutte contre la corruption et de l'élaboration d'une vision pour la mise en œuvre de programmes sociétaux intégrés en matière de santé, d'enseignement et d'administration. S'agit-il d'une démarche tactique consistant à «ne pas donner trop d'importance» à ce mouvement ? Ou est-ce du fait que les travaux d'une telle commission ne sont pas le lieu idéal pour parler du sujet ? Toujours est-il que les militants, mais aussi les observateurs de la scène politique, suivent avec intérêt ce qui se passe à l'intérieur du FFD, tout comme d'autres partis comme le Mouvement populaire. L'on se rappelle qu'en avril dernier, un groupe du FFD à Casablanca annonçait, à la surprise générale, que Thami Khyari avait été relevé de ses fonctions, suivant la décision de la commission nationale tenue à Casablanca en session extraordinaire, conformément aux dispositions du règlement interne du parti. Ce dernier prévoit, en effet, la possibilité que les deux tiers des membres du comité national, haute instance décisionnelle du parti, puissent nommer un nouveau président. Les détracteurs de M. Khyari pointaient alors du doigt sa mauvaise gestion du parti, entraînant plusieurs démissions et la régression du nombre des parlementaires et conseillers FFD. Le 6 septembre dernier, le même groupe revenait à la charge à travers un communiqué où il annonçait que les membres de la commission nationale, réunis le 18 août à Safi, avaient désigné Mo hamed Sahel nouveau secrétaire national du FFD. Pire, le courant de Sahel a déposé une plainte contre Thami Khyari devant le Tribunal administratif de Rabat, au sujet de la vente de deux terrains du FFD à Témara à une société étrangère. L'examen de cette affaire a débuté le 7 septembre. Thami Khyari avait aussitôt répliqué en portant plainte contre Mohamed Sahel pour usurpation d'identité, faux et usage de faux. Le secrétaire national du FFD affirme par ailleurs que les membres du groupe de M.Sahel sont des « usurpateurs » et qu'ils ne représentent que 19 membres sur les 500 de la commission nationale. M.Khyari estime que la majorité des membres du Parlement du parti sont avec lui. Il en donne pour preuve, la présence massive de la réunion du dimanche 18 septembre. Dossier à suivre… Le FFD, un parti né avec l'alternance Thami Khyari a été élu secrétaire national du Front des forces démocratiques en 1997 lors du congrès constitutif. Son premier congrès s'est déroulé à Casablanca en mai 2001 et le deuxième à Marrakech en mai 2005. Lors des élections législatives du 7 septembre 2007, le parti a obtenu neuf sièges à la premiere Chambre et trois à la Chambre des conseillers. Depuis deux ans, le FFD a été fragilisé par le départ de parlementaires et de conseillers vers le PAM (Parti authenticité et modernité) et Thami Khyari a déclaré la guerre à ces députés transfuges du FFD. C'est ainsi que Ismaïl Barhoumi et Mohamed Benatiya, élus au nom du FFD dans les circonscriptions de Marrakech-Gueliz et de Sala Al Jadida, se sont retrouvés condamnés, le 17 juin 2009, à verser chacun une amende de 500.000 DH au parti pour transhumance, en réparation des dommages subis par le FFD. En 2010, un troisième député, Mohamed Laârej, a décidé également de claquer la porte du FFD au profit du PAM.