Amina Benkhadra a parlé d'«urgence pressante» pour souligner la gravité de la situation du développement urbain dans le pourtour méditerranéen. Il faut non seulement agir vite, a-t-elle déclaré, mais encore entreprendre tous ensemble. La ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement a eu recours à une tautologie pour informer des objectifs de la conférence de l'Union pour la Méditerranée sur le développement durable dont elle a présidé l'ouverture lundi matin à Rabat. Amina Benkhadra a en effet parlé d'«urgence pressante» pour souligner la gravité de la situation du développement urbain dans le pourtour méditerranéen. Il faut non seulement agir vite, a-t-elle déclaré, mais encore entreprendre tous ensemble. Pour elle, en effet, le développement urbain durable, c'est le grand défi du siècle. Les autres intervenants à la séance inaugurale de cette réunion préparatoire à la première assemblée ministérielle de l'Union pour la Méditerranée, qui doit se tenir à la fin de l'année en France, lui ont emboîté le pas pour appeler à une action concertée en direction d'un développement intégré dans la région. Avec quelque 80 millions d'urbains supplémentaires dans les pays du Sud et de l'Est à l'horizon des deux prochaines décennies, les perspectives de développement durable des villes y requerront la planification urbaine, la mobilité, l'énergie, l'eau, l'assainissement et la gestion des déchets. Dans cette perspective, indique-t-on de source proche de la réunion, l'objectif des deux jours de travaux, auxquels participent plus de trente représentants de pays, est de préparer celle de Paris en suggérant la déclaration des ministres et en proposant les actions à entreprendre. C'est ainsi, selon eux, qu'en même temps que le projet de déclaration de Paris, vont être débattus les cinq thèmes essentiels. Il s'agit des grands enjeux du développement urbain en Méditerranée, la réinvention de la ville durable et la gouvernance pour y parvenir. Il sera également question, au cours des deux jours que dure la conférence, de partage des bonnes pratiques et des expériences en développement urbain, de financement des projets innovants et des opportunités offertes par le développement urbain à l'emploi et à la création d'entreprises. Dans l'auditoire, on n'a pas manqué de relever que ce programme est fait pour intéresser les bailleurs de fonds qui ont répondu à l'invitation de Rabat. Participent également à cet événement, les représentants des organisations internationales et des bailleurs de fonds comme la Banque mondiale, la Banque européenne d'investissement, l'Agence française de développement, la Commission européenne, le PNUD, etc. Mais c'est à Ashraf Hamdy et à Serge Telle, ambassadeurs des deux pays co-présidents qu'est revenu le mérite de poser la question politique véhiculée par la réunion. En me rendant de l'aéroport Mohammed V à Rabat, a dit le diplomate égyptien, j'ai pu constater que le paysage urbain présentait les mêmes problèmes que ceux qu'on pourrait voir à Damas ou au Caire. Alors, saisissons-nous de ces questions avant que ce ne soit la rue qui le fasse, a-t-il déclaré en substance. Pour le français, Serge Telle, la raison du choix de Rabat pour l'organisation de cette conférence est que le Maroc est une oasis de paix dans un monde arabe agité. Qu'il constitue donc une ère de tranquillité propice à l'effort de planification en développement urbain et à la coopération régionale sur ce plan. Un développement qu'il entend général puisqu'il englobe les éléments matériels qui fondent la dignité, à savoir l'habitat, l'éducation, la santé, etc. Tout ce qu'il faut absolument réussir sous peine de rater la démocratie, a-t-il conclu. Ahmed Salaheddine