Le Maroc oeuvre à développer des techniques de production de l'eau, notamment le dessalement de l'eau de mer adossé à l'énergie solaire, qui seront "des expériences pilotes" extrêmement intéressantes pour lui et pour la région euro-méditerranéenne, a indiqué Mme Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement. "Avec l'Observatoire méditerranéen de l'énergie (OME), l'Office national de l'eau potable (ONEP) et l'Union pour la Méditerranée (UPM), nous avons travaillé ensemble sur les problématiques de couplage eau-énergie, parce que, de plus en plus, ces questions seront interdépendantes à l'avenir", a souligné Mme Benkhadra, qui intervenait, mardi à Rabat, lors d'une conférence internationale organisée par l'ONEP. Tous les moyens de produire de l'eau à partir du dessalement adossé à différents types d'énergies sont à développer, a-t-elle précisé lors de cette conférence sur le dessalement couplé à l'énergie solaire. Et d'ajouter que cela ne concerne pas seulement les énergies conventionnelles classiques, mais également l'énergie solaire. Elle a indiqué que le Maroc adopte une politique volontariste dans les secteurs de l'eau et de l'énergie pour en faire des matières premières disponibles sur l'ensemble du territoire marocain. Cette conférence de deux jours, qui rassemble plus de 150 experts de plusieurs pays, constitue l'occasion pour présenter les résultats des différentes études de faisabilité de projets de dessalement couplé à l'énergie solaire, menées dans la région de la Méditerranée. L'ONEP participe en tant que partenaire technique, dans le cadre d'un consortium regroupant 13 institutions de l'Union européenne (UE) et de la région de la Méditerranée, à l'élaboration du projet intitulé MED-CSD, objet de la conférence, qui consiste à mener les études de faisabilité des procédés de dessalement d'eau couplé aux techniques de concentration de l'énergie solaire. La région de Tan-Tan a été choisie comme région pilote pour le Maroc dans le cadre de ce projet. L'objectif étant de couvrir les besoins en eau potable de cette région, à moyen et long termes, moyennant une nouvelle station de dessalement d'une capacité de 9.000 m3/j, tout en assurant la promotion des techniques de concentration solaire profitant du potentiel solaire dont jouit la région. La programmation de cette station s'inscrit dans le cadre de la nouvelle vision de développement durable au Maroc, afin de répondre aux besoins croissants en eau de la ville de Tan Tan, dont "les ressources hydriques sont malheureusement rares", a déclaré à la presse M. Ali Fassi Fihri, directeur général de l'ONEP et de l'Office national de l'électricité (ONE). "Nous avons demandé à l'UE de soutenir ce projet, dont les études ont été menée par des experts marocains et étrangers", a-t-il précisé. Pour sa part, Mme Camelia Suica, chef adjoint à la délégation de l'UE au Maroc, a indiqué que le projet de l'UE, qui a réussi à réunir les efforts de 13 institutions impliquées dans la recherche dans les nouvelles énergies, vise à "utiliser les ressources telles que l'énergie solaire, une ressource qui est vraiment abondante au Maroc pour essayer d'obtenir de l'eau potable et aussi de l'énergie de façon durable et soutenable". Mme Suica a affirmé qu'il s'agit "de défis majeurs pour tout le monde y compris pour l'Europe et pour ses partenaires dans la région méditerranéenne". Selon les organisateurs, le projet MED-CSD a pour objectif de réaliser des études de faisabilité de centrales solaires thermiques à concentration (CSP) combinées à des unités de dessalement d'eau de mer dans la région méditerranéenne. A l'occasion de cette conférence, l'ONEP organisera une visite technique du complexe de traitement d'eau de Bouregreg ainsi que du chantier de construction de la vallée de Bouregreg.