Le Maroc a appelé l'ensemble des parties syriennes à faire preuve de sagesse et de retenue et à s'engager dans un dialogue inclusif, a indiqué, mercredi 10 août, le ministère des affaires étrangères et de la coopération. Le Maroc a enfin exprimé sa position par rapport aux événements en Syrie. «Le Royaume du Maroc, dont la posture traditionnelle est de ne pas interférer dans les affaires intérieures des autres pays, exprime, aujourd'hui, sa forte inquiétude et sa profonde préoccupation face aux événements douloureux qui secouent la Syrie, marqués par une exacerbation des tensions et une recrudescence des violences, entraînant de nombreuses victimes, en particulier parmi la population civile», a indiqué dans communiqué publié, mercredi 10 août, le ministère des affaires étrangères et de la coopération. «Le Royaume du Maroc appelle l'ensemble des parties concernées à faire preuve de sagesse et de retenue et à s'engager dans un dialogue approfondi et inclusif, au bénéfice de l'unité, de la stabilité et de la sécurité de ce pays frère», a souligné un communiqué du ministère. Le Royaume, ajoute la même source, «espère sincèrement que le peuple syrien frère saura trouver la voie concrète et crédible qui réponde à ses aspirations légitimes à la démocratie et à ses ambitions naturelles au progrès, loin de tout recours excessif à la violence ou à la répression». La position du Maroc intervient alors qu'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur le situation en Syrie a été tenue, mercredi 10 août, à New york. Dans cette dernière, des représentants des pays membres de l'Union européenne auprès de l'ONU ont brandi, mercredi, la menace d'imposer de nouvelles sanctions contre la Syrie, en accusant Damas d'avoir ignoré les appels répétés de la communauté internationale en faveur de la fin des violences. Ceci à l'issue d' un exposé du secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, Oscar Fernandez Taranco, dans lequel il a souligné que les autorités syriennes continuaient à recourir à la force de façon disproportionnée en violation du droit international. Selon les derniers chiffres compilés par l'ONU, quelque 2.000 personnes auraient été tuées depuis le début des manifestations en Syrie vers la mi-mars, alors que 3.000 sont portées disparues et 13.000 autres sont détenues. L'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Susan Rice, a également critiqué «l'escalade de violence» en Syrie, jugeant que la communauté internationale fait face «à une menace croissante à la paix et à la sécurité internationales» dans ce pays. Pour sa part, l'ambassadeur de Syrie auprès de l'ONU, Bachar Jaafari, a rejeté catégoriquement la véracité des propos tenus par les diplomates européens et américain, les accusant de «vouloir manipuler la vérité». Selon lui, «ils ont ignoré délibérément d'importantes mesures prises par le gouvernement syrien. Délibérément ils ont passé sous silence des progrès importants et positifs réalisés en Syrie, à l'instar de la visite de la délégation représentant l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud qui s'est félicitée de sa rencontre avec les dirigeants syriens». M. Jaafari a, par la suite, dressé un parallèle entre la situation en Syrie et les émeutes qui secouent la Grande-Bretagne.