Une activité physique est d'un bon apport pour le corps pendant le mois de jeûne. Seulement, la pratique de cet exercice doit se faire avec précautions. Un coach nous éclaire sur le sujet. N'a-t-on pas dit : «Un esprit sain dans un corps sain»! Pour entretenir ce corps sain, il n'y a pas mieux que le sport. Mais, peut-on concilier entre activité physique et jeûne ? La réponse est affirmative selon les médecins de sport et les coachs, mais à condition de prendre ses précautions. Selon Hafid Megloud, gérant de gym club et coach à Casablanca, «au mois sacré de Ramadan, le sport est bénéfique notamment pour les personnes qui ne le pratiquent pas régulièrement. Il l'est aussi pour les personnes qui souffrent de maladies chroniques comme le diabète ou le cholestérol, sauf que celles-ci doivent prendre leurs précautions». Parallèlement, d'aucuns favorisent la pratique du sport uniquement en Ramadan étant donné que cette activité constitue, pour eux, un passe-temps en attendant la rupture du jeûne. «Sauf que ces personnes le font d'une manière inadaptée», constate M. Megloud. Et d'enchaîner : «je conseille à ces personnes de faire du sport une activité régulière mais dosée jusqu'à ce que le corps soit adapté». A leur tour, les personnes qui pratiquent du sport régulièrement sont vivement appelées à le faire même durant le Ramadan. Cependant, quelles que soient les raisons qui incitent à exercer une activité sportive, la vigilance doit rester de mise pour éviter une hypoglycémie lors du mois de jeûne. A ce propos, notre coach conseille d'éviter des activités qui causeraient la déshydrataion du corps et toucheraient le système cardio-vasculaire et de privilégier des pratiques sportives light et modérées pendant le mois du jeûne. C'est le cas de la gym douce, de la souplesse et du renforcement. Pour ce faire, «il vaudrait mieux exercer ces activités une heure avant la rupture du jeûne sans dépasser une durée de 30 minutes», explique M. Megloud. Ainsi, le sportif pourrait compenser les pertes causées par la transpiration au moment de la rupture du jeûne. Ceci étant, une activité sportive ne peut être bénéfique pour le corps que si elle est accompagnée d'une alimentation équilibrée et d'une consommation raisonnable. A cet égard, notre coach recommande aux sportifs de ne pas trop manger surtout après la rupture du jeûne, d'espacer les repas, de privilégier les liquides notamment au shour, de prendre des salades, des grillades et des poissons tout en évitant les matières grasses et les fritures. Outre une bonne alimentation, M. Megloud conseille aux sportifs de bien boire surtout que le mois de jeûne coïncide cette année avec une période caniculaire. Alors dès la rupture du jeûne, il faudrait consommer une bonne quantité d'eau pour ne pas succomber à la déshydratation pendant la journée du lendemain. Dans ce sens, il est fort recommandé de prendre en moyenne 2 litres d'eau par jour durant le mois de jeûne. Pour ce faire, il faudrait boire de l'eau régulièrement tout au long de la soirée jusqu'au shour. Lors de ce dernier repas, les nutritionnistes conseillent vivement de prendre des liquides, des sucres lents (céréales par exemple), et des dattes entre autres pour permettre au transit intestinal de fixer l'eau et éviter la constipation. Encore faut-il éviter de consommer une grande quantité d'aliments salés ou sucrés pour ne pas favoriser cette déshydratation surtout que les journées de jeûne sont longues. Pour leur part, les fruits et les légumes sont connus pour leur grand apport en eau et en vitamines. Interrogé, par ailleurs, sur la pratique du sport après la rupture du jeûne, M. Megloud ne la conseille pas fortement car «cette activité n'est pas bénéfique pour le corps à partir de 20 heures», a-t-il conclu. Sport et Ramadan : Mécanisme d'un exercice à jeun Le Ramadan est une occasion adéquate pour les sportifs afin de tenter un nouveau type d'entraînement : «l'exercice à jeun». Or cette pratique a bel et bien des enjeux. Le sport à jeun brûle prioritairement les sucres et les acides gras circulant dans le sang, puis impose à l'organisme de puiser dans ses réserves de glycogène, de graisse, et de protéine. Lorsque le jeun se prolonge, comme c'est le cas lors du Ramadan, le déficit énergétique place l'organisme en situation de souffrance. Dans une telle situation, la pratique d'un effort sollicite d'autres sources d'énergie telles que les graisses corporelles. La carence en énergie et en nutriment qui accompagne le jeûne altère l'adaptation à l'effort, et se manifeste par une fatigabilité, évoluant vers un réel surentraînement avec la répétition des séances. L'utilisation des protéines musculaires à des fins énergétiques conduit à des altérations des fibres contractiles, et fragilise le tissu musculaire. Ce risque est d'autant plus élevé si l'hydratation n'est pas correcte, situation fréquemment associée à l'absence de prise alimentaire. La déshydratation associée renforce le risque de blessure tendineuse et musculaire. Les perturbations des apports en eau et en minéraux ont des répercussions sur la tolérance de l'effort, sur l'adaptation à l'effort en particulier d'ordre cardio-vasculaire.