Quinquagénaire, sans famille, repris de justice, gérant d'un kiosque au quartier des Habous, a été arrêté pour avoir perpétré plus d'une cinquantaine de cambriolages de villas et d'appartements dans la capitale économique. Il n'est pas jeune , mais quinquagénaire. Il n'est pas père de famille, mais célibataire. Il n'est pas chômeur, mais employé dans un kiosque réservé à la vente de journaux, situé au quartier des Habous. Et pourtant, il était cambrioleur de haut calibre. De coutume, les cambrioleurs et autres criminels professionnels ne sont jamais des quinquagénaires, sauf par accident. Seulement, cet homme, arrêté dernièrement par les éléments de la police du district de Casablanca-Anfa, était à son cinquante-troisième printemps. Sa spécialité était le cambriolage des villas et des appartements huppés de la capitale économique. D'abord, il n'était pas à son premier crime. Il est un repris de justice notoire, connu dans les couloirs de commissariats de police et des prisons. Sa première incarcération remonte à 1976 quand il avait dix-huit ans. Il a purgé, à ce propos, une peine de huit mois de prison ferme pour complicité au vol simple. Après ce premier emprisonnement, il a été jugé et incarcéré à six reprises dont deux fois pour viol qui lui avaient coûté respectivement dix et douze ans de réclusion criminelle. Les quatre autres fois lui avaient coûté entre quatre et dix mois de prison ferme. Il y a deux ans qu'il a quitté, pour la dernière fois, la prison. Mais, il n'est pas resté les mains croisées. Puisqu'il n'a rien de quoi gagner sa vie. Le moyen le plus facile pour avoir de quoi vivre était, pour lui, le cambriolage. Depuis, il a commencé à se faufiler à l'intérieur des villas et des appartements situés dans les quartiers huppés de Casablanca. Quand il a été arrêté, le dernier dimanche du mois de juin, au quartier l'Oasis, par les limiers, il était en flagrant délit de cambriolage d'une villa. C'était sa propriétaire qui a alerté la police quand elle a entendu, vers 2 h du matin, des bruits. Elle a même remarqué une lumière provenant de la torche de l'intrus. Il semblait qu'il avait escaladé le mur de la villa et avait sauté dans le jardin avant d'aller vers le garage. C'est là que les enquêteurs l'ont arrêté. Il portait une petite sacoche renfermant quelques outils de «travail», entre autres un tournevis, une torche, un petit couteau, quelques clés, des gants, etc. Il repérait, comme il a révélé aux enquêteurs, les villas et les appartements dont les habitants étaient absents avant de passer à l'acte. Conduit au commissariat de police et soumis aux interrogatoires, il a avoué être un cambrioleur professionnel. Selon ses aveux, il a commis plus d'une cinquantaine d'opérations dont la plupart ont ciblé le secteur de Casablanca-Anfa. Le mis en cause ne s'est souvenu que de quarante-quatre opérations dont quarante et une ont ciblé les villas et les appartements de Casablanca-Anfa et trois ont été commises au secteur de Mers Sultan-El Fida. Alors que les autres opérations dont il ne se souvient pas ont été perpétrées dans les autres secteurs de la capitale économique. Toujours selon ses aveux, il opérait seul, sans complice. Les enquêteurs qui l'ont conduit au kiosque qu'il gère au quartier des Habous pour effectuer la perquisition ont mis la main sur des appareils photos, des téléphones portables et un vélomoteur à bord duquel il se déplaçait pour repérer les villas et les appartements ciblés. Le mis en cause a été traduit, dernièrement, devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca.