Avec le nouveau projet de Constitution, le Maroc devient le premier pays arabe et africain à consacrer la constitutionnalisation du sport (art. 26, 31 et 33) pour rejoindre ainsi des pays européens. Les sportifs seront au rendez-vous avec l'histoire en votant en faveur du projet de la nouvelle Constitution, a souligné, lundi à Casablanca, Mme Nawal El Moutawakel, présidente de l'Association marocaine sport et développement (AMSD). «La constitutionnalisation du sport dans ce projet engage les pouvoirs publics à en assurer le développement, c'est pourquoi l'ensemble des sportifs sont mobilisés pour voter «oui», le 1er juillet prochain, en vue de permettre au sport d'occuper la place qui lui échoit», a indiqué l'ancienne championne olympique et membre de la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) lors du colloque sur la «Problématique du sport et le droit». La nouvelle phase franchie par le sport national nécessite des bases solides et outils à même de lui faciliter l'accompagnement des profonds changements du sport sur la scène internationale. A cet effet, le cadre juridique reste primordial dans l'organisation, la réglementation et la consolidation de ce domaine afin de le mettre sur la bonne voie, a-t-elle noté. L'AMSD contribue par l'organisation de cette rencontre à l'épanouissement et à la sensibilisation sur la culture juridique auprès des différents intervenants et acteurs, a relevé l'ex-championne, rappelant le message royal adressé aux Assises nationales du sport en 2008, qui a constitué un signal fort pour faire du sport un levier du développement durable. Intervenant sur le thème «l'évolution historique des lois sur le sport au Maroc», le Dr Moncef El Yazghi, ex-journaliste et cadre de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA), a décortiqué chronologiquement les différents textes, depuis le protectorat, notamment la place du sport dans les structures administratives, l'encadrement juridique des associations sportives et la charte sportive de 1941. Ce sont 150 lois ayant régi le secteur dont 90 durant la période du protectorat, a-t-il rappelé. L'évolution de l'arsenal juridique n'a pas été en phase avec la pratique sportive avec plusieurs dispositions de certaines lois restées lettres mortes ou encore à cause de la «puissance» de dirigeants de certaines fédérations, qui outrepassaient l'autorité du ministère de tutelle. Il a aussi pointé du doigt la «faiblesse» des initiatives des parlementaires en la matière précisant qu'aucun parlementaire n'a proposé un projet ni d'amendement d'un texte depuis le premier Parlement en 1963.Avec le nouveau projet de Constitution, le Maroc devient le premier pays arabe et africain à consacrer la constitutionnalisation du sport (art. 26, 31 et 33) pour rejoindre ainsi des pays européens. Cette constitutionnalisation n'est pas la fin d'un parcours et ne peut aboutir à ses attentes sans une conviction et l'adhésion des acteurs politiques à travers la détermination d'une stratégie et d'une politique gouvernementale pour le sport et non pas sectorielle (ministère) afin que les installations et infrastructures sportives à créer aillent de pair avec le développement urbanistique notamment, a-t-il souligné. Le message royal aux Assises nationales du sport de 2008 a constitué une véritable feuille de route visant à promouvoir le secteur sur les bases de la bonne gouvernance et du professionnalisme en vue de suivre l'évolution actuelle du sport dans le monde, a indiqué, de son côté, Me Noureddine Riahi, avocat général près la Cour suprême, qui a procédé à des «réflexions sur le sport et le droit».