Emanant d'une haute sollicitude royale, le développement des énergies renouvelables est une composante majeure de la nouvelle stratégie énergétique. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, mardi 31 mai, sur le nouveau site de la CleanTech d'Oujda, la cérémonie d'ouverture de la seconde édition des Assises de l'énergie tenue sous le thème : «Les énergies vertes, un élan pour le Maroc». Intervenant au début de cette cérémonie, Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, a dressé dans un premier temps, un bilan d'étape concernant les avancées réalisées par le Maroc depuis les premières Assises du 6 mars 2009. Elle a, à cet effet rappelé que le Maroc a consolidé sa capacité de production par l'installation de 1100 MW pour un investissement de l'ordre de 12 MMDH. Le Royaume a, par ailleurs, mené des projets de réhabilitation sur 2350 MW, pour un budget de 2,5 MMDH. «Le Maroc poursuit activement son programme de renforcement de son réseau électrique par l'évacuation de nouveaux moyens de production, le renforcement du réseau national THT, la réduction des pertes techniques du réseau de transport et le renforcement et la sécurisation de l'alimentation électrique des régions alimentées en antenne», a expliqué Mme la ministre. L'investissement prévu pour ces projets (2011 – 2015) est estimé à 13,2 MMDH. Au fait, la nouvelle stratégie énergétique nationale stipule de concrétiser quatre objectifs fondamentaux : la sécurisation en approvisionnement et en disponibilité de l'énergie ; la facilitation de l'accès à l'énergie à des prix raisonnables ; la maîtrise de la demande et la préservation de l'environnement. Ces objectifs découlent de quatre orientations stratégiques, à savoir un mix diversifié et optimisé des choix technologiques fiables et compétitifs; une mobilisation des ressources nationales par la montée en puissance des énergies renouvelables; une efficacité énergétique érigée en priorité nationale et en intégration régionale de l'ensemble de ces choix. «De fait, la stratégie énergétique nationale se traduit par la mise en œuvre des plans d'action à court, moyen et long termes. La vision 2009-2012 (plan national des actions prioritaires) stipule d'équilibrer l'offre et la demande électrique par le renforcement de la capacité de production et la consolidation de l'efficacité électrique. Alors que la vision à moyen terme 2013-2019 s'articule autour d'un mix énergétique basé sur des technologies robustes et économiques (charbon, montée en puissance des énergies renouvelables et développement du gaz naturel)», a ajouté Mme Benkhadra. Deux échéances importantes seront atteintes au cours de cette période. L'installation en 2015 d'une nouvelle puissance de 3.640 MW pour un budget avoisinant les 73 MMDH. Alors qu'en 2020, 42% de la capacité de production électrique sera d'origine renouvelable. Une avancée substantielle réalisée grâce aux cinq atouts énergétiques dont dispose le Maroc : Un potentiel considérable en énergie renouvelable; des infrastructures énergétiques de transit développées, la capacité de réaliser de grands projets; l'attractivité du cadre institutionnel et législatif, ainsi que la croissance ascendante de la demande. Quant à la vision à long terme 2020-2030, elle prévoit des options ouvertes sur des énergies alternatives. Un programme d'efficacité énergétique qui ciblera trois secteurs pour atteindre une réduction en consommation énergétique de l'ordre de 12% en 2020 et de 15% d'ici 2030. «De tels programmes ambitionnent de générer 50.000 postes de travail directs permanents à l'horizon 2020, dont 12.000 dans le solaire et l'éolien», a précisé Mme la ministre. L'intervention de Mme Benkhadra fut suivie par la projection d'un documentaire de dix minutes sur les attentes en matière énergétique et les actions entreprises pour accompagner une demande qui s'accentue de 6 % chaque année, ainsi que sur les efforts consentis pour atténuer la dépendance en la matière. Ce fut aussi une opportunité pour exposer les différentes alternatives pour permettre au Maroc de développer ses propres ressources, notamment par le recours à des énergies propres. Le troisième moment fort de cette cérémonie d'ouverture fut la signature de cinq conventions relatives à la création d'un Institut des métiers des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique; à l'appui à l'investissement industriel dans les filières des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique; d'un accord-cadre de coopération dans les domaines de la recherche et du développement du photovoltaïque; au renforcement (100 MW) et à l'extension (200 MW) du parc éolien de Tanger «Abdelkhalek Torres» et une cinquième convention «Desertec» relative à la configuration commune des projets en matière d'énergie solaire. Après cette cérémonie d'ouverture, quatre tables rondes ont été organisées pour passer au peigne fin des thématiques se rapportant à l'industrialisation, la recherche et le développement des compétences, le développement local et l'intégration régionale.