Le ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement a signé, mardi à Oujda, sept conventions, contrats programmes et accords-cadres avec plusieurs partenaires portant sur le développement des énergies renouvelables et la recherche et développement en matière énergétique. Ces accords ont été signés en marge des 2èmes assises de l'Energie placées sous le signe "Les énergie verte, un élan pour le Maroc" et dont la cérémonie d'ouverture a été présidée par SM le Roi Mohammed VI. La première convention de partenariat relative à l'intégration industrielle dans le secteur énergétique vise à accompagner des projets intégrés de l'énergie solaire et éolienne et à développer les compétences en matière d'énergies renouvelables. Le deuxième accord est un contrat-programme pour le développement de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans le secteur de l'habitat et de l'aménagement urbain. Il vise, entre autres, à promouvoir la production d'un habitat à faible consommation énergétique et respectueux de l'environnement, l'utilisation de matériaux de construction pour l'isolation thermique et la mise en place de formations ciblées afin de favoriser l'efficacité énergétique dans le domaine de l'habitat, ainsi que la mobilisation d'outils financiers incitatifs nécessaires. Le troisième accord, un mémorandum d'entente sur le transfert du savoir-faire technologique, la formation et la recherche et développement, porte sur le financement et la construction d'une unité pilote de classe mondiale au sein de l'Institut de recherche en énergie solaire et énergie renouvelable. Il s'agit aussi d'une lettre d'intention relative à la mise en place et la gestion des instituts de formation aux métiers des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Cet accord ambitionne la mise en place d'un dispositif de formation professionnelle adapté aux besoins des entreprises du secteur des énergies renouvelables et le financement d'études préalables, l'apport d'expertise technique et la réalisation et l'équipement des instituts de formation aux métiers des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Il est également question d'un protocole d'accord pour soutenir le développement du secteur de l'énergie éolienne visant notamment la réalisation d'un atlas du vent et de mesure de vent pour des sites identifiés, l'accélération de la formation dans le domaine de l'éolien et la mise en oeuvre de partenariats dans les domaines de l'industrie et de la formation afin de soutenir le développement du secteur. Le sixième accord consiste en un mémorandum d'entente dans le domaine de la formation et de la recherche sur l'énergie et les énergies renouvelables. Il a pour ambition de développer des compétences dans ce domaine, de définir les bases de collaboration en matière de formation et de recherche et de favoriser l'émergence d'une expertise scientifique locale de grande qualité. Pour ce qui est de l'accord-cadre de coopération dans le domaine de la recherche et développement (RD), il a pour objectifs notamment l'accompagnement de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN) pour le développement et la mise en place d'infrastructures de recherche, ainsi que le transfert du savoir-faire et des technologies à travers des ateliers, des séminaires et des travaux de recherches. La deuxième édition des Assises de l'énergie s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Royaume en vue de sécuriser son approvisionnement en diverses formes d'énergie, d'en assurer la disponibilité et l'accessibilité à des prix raisonnables et de rationaliser leur utilisation tout en préservant l'environnement. Cette édition, tout en dressant un bilan d'étapes de la mise en oeuvre de la stratégie énergétique, a focalisé les débats sur les enjeux cruciaux de l'industrialisation, de la formation des compétences, de la R&D, de l'intégration régionale et du développement local, considérés comme essentiels à la pérennisation du développement des énergies vertes. Elle a rassemblé des centaines de participants composés d'acteurs clés : décideurs politiques, opérateurs économiques, industriels, investisseurs privés et publics, universitaires, représentants des institutions financières et de coopération. Animés par une pléiade de spécialistes et d'experts marocains et étrangers, les travaux de cette édition ont été axés sur quatre tables-rondes traitant de "l'industrialisation", "la recherche et développement et le développement des compétences", "le développement local" et "l'intégration régionale". Revenant sur la stratégie énergétique nationale, la ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Amina Benkhadra, avait présenté devant SM le Roi un bilan d'étapes comportant les réalisations accomplies, ainsi que les projets en cours. Elle a ainsi affirmé qu'avec l'achèvement, en 2020, de tous les programmes solaires et éoliens, lancés dans le cadre de l'élan des énergies vertes, 42 pc de la puissance électrique totale installée au Maroc seront de sources renouvelables. Et la ministre d'ajouter que les postes d'emploi qui seront générés par la mise en oeuvre des plans de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, atteindront 50.000 postes de travail directs permanents à l'horizon 2020, dont 12.000 dans le solaire et l'éolien. Pour ce qui est des perspectives de la stratégie énergétique nationale, elle a souligné que l'intégration dans l'espace euro-méditerranéen et africain "constitue une pièce maitresse" de cette stratégie, rappelant l'adhésion du Maroc au Plan solaire méditerranéen, à l'Initiative industrielle Desertec et à Medgrid, qui ont pour finalité de favoriser la synergie dans le développement des énergies solaire et éolienne dans l'espace euro-méditerranéen. Mme Benkhadra a de même indiqué que le Royaume mène des négociations pour la mise en application de l'article 9 de la directive européenne qui permettra au Maroc d'exporter de l'électricité verte vers l'Union européenne.