Les résultats de l'étude nationale sur les mères célibataires seront présentés samedi 30 avril à Casablanca. Selon l'enquête, 60% de ces mamans sont âgées de moins de 26 ans et 1/3 ont moins de 20 ans. Enfin une étude nationale sur les mères célibataires au Maroc. Cette étude sans précédent dont les résultats seront présentés samedi 30 avril à Casablanca a été réalisée par l'association Insaf en partenariat avec le Cabinet Amers. Contactée par ALM, Houda El Bourahi, directrice de l'association Insaf a indiqué que «cette étude a recensé 27.200 mères célibataires au Maroc. L'étude s'est appuyée sur les naissances d'enfants de mères célibataires déclarées en 2009». Ces mamans sont pour la plupart très jeunes comme le confirme Mme El Bourahi «l'enquête révèle que 60% de ces mamans sont âgées de moins de 26 ans et 1/3 ont moins de 20 ans». Selon la directrice de l'association, il s'agit de mères qui sont vulnérables (ouvrières, domestiques) et la majorité ont un niveau scolaire très bas ( niveau primaire ou secondaire). L'étude réalisée sur une période de neuf mois, et qui a ciblé les différentes régions du Royaume, présente pour la première fois des données objectives sur la situation des mères célibataires et leurs enfants au Maroc. «Ces chiffres sont indispensables pour alimenter nos analyses et adapter notre stratégie. Notre objectif étant de consolider nos efforts pour prévenir l'abandon des enfants nés hors mariage», précise la directrice de l'association. Pour faire face à la problématique de cette population, l'association prévoit plusieurs actions parmi lesquelles figurent des campagnes de sensibilisation au profit des acteurs associatifs, institutionnels et de l'opinion publique. «Il est temps de mettre fin aux préjugés sur ces femmes qui sont considérées par la société comme des prostituées», déclare Mme Bourahi. Et d'ajouter «ces femmes qui sont rejetées par leur famille et la société ne sont pas protégées par la loi. Il y a un effort important à entreprendre au niveau du cadre juridique». Quant à la question de l'avortement, l'association Insaf est catégorique à ce sujet. «L'avortement ne peut en aucun cas constitué un moyen pour faire face à cette problématique. La mère doit garder son enfant. D'ailleurs, nous prenons en charge les futures mamans à partir du 7ème mois de grossesse», affirme Mme El Bourahi.Depuis la création de l'association à fin 2010, d'importantes actions ont été réalisées. Au total, 7.000 femmes ont été écoutées et orientées dans les maternités publiques de Casablanca et au centre d'écoute d'Insaf. 2.000 enfants ont été inscrits à l'état civil et 540 ont été reconnus par leur père. Grâce à cette association, 150 actes de mariage ont été conclus. A noter que 1600 dossiers d'accompagnement administratif et juridique sont pris en charge par l'association chaque année. Depuis 2007 à fin 2010, 97% des femmes suivies par l'association ont pu garder leurs enfants et 67% des couples mère-enfant réinsérés en famille vivent toujours ensemble. Sur le plan socioprofessionnel, 70% des femmes insérées depuis 2007 ont toujours un emploi. S'agissant des perspectives, l'association Insaf prévoit de créer un nouveau foyer d'hébergement d'une capacité d'accueil de 150 couples mères-enfants. Parmi ces autres projets , il y a lieu de relever la mise en place d'un cadre de coordination entre les acteurs concernés à l'échelle nationale pour une prise en charge et un suivi des réinsertions des couples mères-enfants.