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Mères célibataires : Le malheur des bonnes
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 23 - 03 - 2005

Les bonnes sont les femmes les plus touchées par le phénomène des mères célibataires à Casablanca. L'INSAF, une association de solidarité féminine, annonce que ces grossesses naissent souvent d'une promesse de mariage non tenue.
Les statistiques sont effarantes. 36 % des mères célibataires à Casablanca sont des bonnes. L'Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse, INSAF, vient de lever le voile sur son rapport annuel concernant l'année 2004. Le nombre des mères célibataires accueillies par cette association a atteint 330, un peu plus par rapport à l'année 2003 où INSAF a ouvert ses portes pour 325 mères célibataires. Les bonnes arrivent donc en tête avec le plus grand pourcentage (36 %) des mères célibataires au niveau de la région de Casablanca. En seconde place, il y a les ouvrières dans le secteur du textile et les employées dans de petites et moyennes entreprises avec un taux élevé de 32 %. Ce phénomène touche également les femmes au foyer. D'ailleurs, l'Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse a enregistré un taux de 13 %, concernant des femmes, sans travail, ayant des enfants en dehors du lien de mariage. Il faut également ajouter que parmi ces mères célibataires, l'INSAF a soulevé dans son rapport que 2 % des mères célibataires en 2004 étaient des prostituées. Les 17 % restants représentent des mères célibataires exerçant diverses professions. L'INSAF est une association à but non lucratif dont la mission est de soutenir les femmes et enfants en détresse en favorisant leur réinsertion dans la société. L'effectif permanent de cette association est de 12 personnes. L'INSAF dispose d'une capacité d'accueil de 20 lits. En accueillant ces mères célibataires, souvent lâchées par leur entourage, cette association contribue à la lutte contre toutes les formes d'exclusion sociale et de pauvreté.
L'enquête qu'a réalisée L'INSAF démontre également que 50 % de ces mères célibataires avaient été victimes d'une promesse non tenue de mariage, tandis que 28 % de ces femmes ont avoué que la grossesse est survenue suite à une relation amoureuse.
La prostitution arrive en troisième place avec un pourcentage de 14% et le viol en quatrième place avec 7 %. S'agissant du niveau scolaire, l'enquête menée par l'Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse révèle que 42 % des mères célibataires sont analphabètes. Celles qui sont arrivées à suivre des études au niveau primaire ont enregistré un taux de 35 %, alors que 14 % ont atteint le collège et 7 % le lycée. Le taux des mères célibataires se réduit au fur et à mesure que le niveau de scolarité augmente. C'est ainsi que parmi les mères célibataires reçues par l'Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse, en 2004, il y avait seulement 2 % qui ont suivi un cursus universitaire. Il faut noter également que le taux des mères célibataires diminue avec l'âge. D'ailleurs, 38 % de ces mères ont entre 21 et 26 ans, 26 % entre 27 et 32 ans, 11 % entre 33 et 38 ans et 3 % entre 39 et 45 ans. Pour la catégorie d'âge allant de 14 à 20 ans, le taux de ces mères est de 22 %. Le phénomène des mères célibataires se fait de plus en plus présent. Ce sont donc les femmes de ménage qui se retrouvent souvent avec des enfants hors lien de mariage. La nature même de ce travail favorise les conditions de devenir mère célibataire. Il faut donc repenser le métier de femme de ménage.


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