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INSAF, une mission humanitaire
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 26 - 12 - 2002

Grâce aux actions de l'institution INSAF, plus de 900 mères célibataires ont pu garder leur bébé et bénéficier d'un soutien à la réinsertion. 74 % de ces mères célibataires ont été victimes d'une promesse de mariage.
L'Institution Nationale de Solidarité avec les Femmes en détresse (INSAF) est une association qui a été créée en novembre 1999 en vue d'apporter son soutien et son assistance à la protection de la femme et de l'enfant. Depuis lors, l'association ne lésine pas sur les moyens, humains ou matériels, pour mener cette mission humanitaire. Les actions entreprises par l'institution s'articulent autour de la prévention et de la lutte contre l'infanticide par le biais de la réinsertion des mères célibataires, le soutien des femmes en détresse, l'assistance des femmes et des enfants derrière les barreaux, la lutte contre l'emploi des fillettes en qualité de petites bonnes, le combat contre le travail des enfants, sous toutes ses formes, et la mise en place d'une législation protégeant les femmes en détresse et les enfants abandonnés. Toutes ces actions ont conduit, en 2002, à la reconnaissance d'utilité publique de l'association à but non lucratif, INSAF.
Grâce à ces actions et aux recherches de l'association sur le terrain, au terme de trois années d'existence, plus de neuf cents mères célibataires ont été reçues par INSAF au 15 décembre 2002. Elles ont pu garder leur bébé et ont bénéficié d'un soutien à la réinsertion. 74 % de ces mères célibataires sont victimes d'une promesse de mariage, selon les résultats d'une enquête menée par l'association. Cette enquête, réalisée sur un échantillon de 684 mères célibataires, a révélé que la prostitution intervient dans 19 % des cas alors que le viol est la cause de 7 % des cas. De même, grâce aux actions d'INSAF, une école de coiffure, une salle de jeux, l'aménagement de locaux communs ont été réalisés et d'autres prestations ont été effectuées au complexe pénitencier d'Oukacha à Casablanca. Vingt petites bonnes mises en détention ont pu réintégrer leur foyer dans le monde rural. Au niveau de tous les souks du pays, une campagne nationale a été lancée pour lutter contre l'exploitation du travail des enfants, en collaboration avec tous les partenaires de l'association du secteur public et privé.
Ces actions ont été présentées lors d'une conférence- débat organisée par l'institution lundi dernier à Casablanca.
Il est à souligner que le programme de la lutte contre l'abandon des enfants et la réinsertion des mères célibataires a pour objectif d'apporter l'aide nécessaire à ces femmes, qui sont en profonde détresse, pour garder leur enfant tout en leur permettant de réintégrer leur place dans la société.
Ainsi, l'association mène des recherches sur le terrain, dans les maternités, les bidonvilles ou encore chez les sages-femmes; elle accueille ces mères et les conseille tout en leur assurant un suivi psychologique pour les aider à se réhabiliter à leurs propres yeux. Les femmes ciblées par l'association sont généralement jeunes, souvent issues du milieu rural et sans ressources. Ces actions permettent de responsabiliser les femmes en question, en leur assurant un accompagnement administratif, notamment en ce qui concerne les papiers d'identité de l'enfant. Et pour faciliter la réinsertion dans la société, des formations sont assurées par le personnel de l'association durant la période d'accueil qui dure entre 4 et 6 mois.
Et dès que la mère célibataire intègre un emploi, l'association lui assure un logement, lui offre le premier mois du loyer et place son bébé dans l'une des crèches partenaires de l'association.
Un travail qui atténue, certes, les souffrances de cette frange de la société, mais qui ne pourrait pas répondre à tous les maux de la pauvreté et de l'exclusion. C'est pourquoi, l'association INSAF mène ses actions en collaboration avec plusieurs partenaires dans le secteur. Le travail en réseau crée les synergies nécessaires et donne plus de sens à la notion de solidarité citoyenne qui caractérise notre société.


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