Des quartiers déserts, des cafés archi-combles, des yeux rivés sur le petit écran. C'est avec un cœur battant la chamade que les Marocains ont suivi le match contre l'Afrique du Sud. La déception est générale. Exemple. 15h, dans un café comme il y'en a par centaines dans les quartiers populaires, presque déserts ce jour là, de la capitale administrative du royaume. Pas moyen de trouver une place. Tables et chaises sont déjà prises. Ils y'en a même qui sont restés debout, les yeux tournés vers l'écran de télévision, le cœur plein d'espoir. Les commentaires fusaient de partout, tous sceptiques quant au niveau des Lions de l'Atlas, mais, patriotisme oblige, nourris de l'espoir de voir notre formation passer en quarts de la finale de la coupe d'Afrique des nations. Pure illusion. Le match entamé, un silence religieux a régné. Seul le commentaire du solidaire speaker de la chaîne ART , qui diffusait le match, est venu le rompre. Au fur et à mesure que la première mi-temps avançait, la confiance a commencé à s'emparer de la foule. On pouvait toujours croire au miracle. « Si on continue comme ça, on pourra peut-être gagner. Après tout c'est des Lions de l'Atlas qu'il s'agit » s'est aventuré de dire un jeune étudiant. « Des lions qui ont cessé de rugir, il y a bien longtemps », a rétorqué un autre. « On peut toujours rêver mais on perd rien pour attendre » a-t-il ajouté. Le premier but des Bafana Bafana est venu lui donner raison, à quelques minutes de la fin de la première manche. La déception s'est installée. Mais rien n'était encore joué et l'on pouvait toujours rêver à une reprise victorieuse après la pause. « La faille est de côté droit marocain» s'est écrié un quadragénaire, mais encore fallait-il que son cri puisse atteindre les oreilles apparemment étourdies du sélectionneur national qui n'a rien fait pour pallier cette déficience. Le résultat en a été les deux autres buts que l'équipe nationale a encaissé en l'espace de cinq minutes. La catastrophe. Les tables commençaient déjà à se vider. « Ce n'est pas pour assister à une telle honte que j'ai abandonné mon travail et suis venu ici » a déclaré un téléspectateur, incapable de maîtriser sa colère. Des cas comme ceux-là, il y'en a eu dans les coins de toutes les villes, villages…jusqu'aux patelins les plus perdus du pays. Tout un peuple est déçu. Cherchez les responsables.