À l'exception d'un lien avec des partis de l'opposition mauritanienne, le parti de Biadillah n'avait pas de prolongements internationaux. Mohamed Cheikh Biadillah, secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM) ne tarit pas d'éloges sur son homologue français Jean-François Copé, le patron de l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy. Il le trouve simple, dans le sens de modeste, extrêmement intelligent, ouvert sur le monde arabe, maîtrisant à fond ses dossiers, réactif… Autant de qualificatifs qui trahissent une admiration certaine. Ces appréciations sur le candidat déclaré à la présidentielle de 2017, l'homme sur qui Nicolas Sarkozy compte beaucoup pour l'aider à reconquérir l'Elysée en 2012, Cheikh Mohamed Biadillah les a livrées tout en murmures à ALM. Il venait de le rencontrer à Paris pour lancer un chantier inédit pour un parti aussi nouveau que le PAM : lancer un partenariat avec l'UMP. Mohamed Cheikh Biadillah était accompagné dans cette mission par la députée du PAM Fatiha Layadi. C'est une vraie première pour le PAM. À l'exception d'un lien avec des partis de l'opposition mauritanienne, le parti de Biadillah n'avait pas de prolongements internationaux. Et quand le parti a décidé de s'ouvrir vers l'étranger, c'est vers l'UMP de Jean-François Copé que le premier choix a été établi. Et lorsque l'on interroge Mohamed Cheikh Biadillah de savoir si ce choix a été dicté par une proximité idéologique avec le parti de Nicolas Sarkozy, il s'empresse de rappeler l'histoire de la formation et de la construction du PAM. Parti jeune fait à base d'une fusion de cinq partis, nourri par les recommandations de l'IER et l'initiative du développement humain. Il rassemble les sociaux-démocrates et les libéraux de gauche. Si proximité il y a, elle ne sera pas exclusive. D'autant que pour reprendre une jolie formule de M. C. Biadillah issu de son passé de médecin, chercheur spécialisé en gastro-entérologie et proctologie, le PAM est en train de vivre une «organogenèse» qui n'a pas encore fini le processus de sédimentation politique. Mohamed Cheikh Biadillah redevient moins lyrique quand il s'agit d'énumérer les bienfaits attendus d'un tel partenariat. De la formation des élites à la décentralisation maîtrisée dont la France a une expérience reconnue jusqu'au transfert des compétences vers des régions financièrement et administrativement de plus en plus autonomes. Autant de thématiques sur lesquelles le PAM et l'UMP comptent approfondir une collaboration bénéfique et établir une relation permanente. Mohamed Cheikh Biadillah redevient encore plus sérieux lorsque, interrogé sur le fait de savoir si cette proximité idéologique entre l'UMP et le Front National de Marine Le Pen qui se dessine dans les débats politiques et qui finit par faire l'éloge de la xénophobie ne gêne pas le PAM, il se contente de répondre qu'il suit de très près ces débats. Et que la question de la laïcité et de l'immigration qui agite avec autant de passion la société française est un problème franco-français. À la sortie de cet entretien avec le patron de l'UMP, Mohamed Cheikh Biadillah accorde deux entretiens télévisés à la chaîne parlementaire française LCP et à au canal arabophone de France 24 dans lesquels il souligne le côté historique du discours royal du 9 mars. De son côté, Jean-François Copé confie à nos confrères de la Map de Paris qu'il trouve les réformes annoncées par SM le Roi Mohamed VI «absolument passionnantes et empreintes d'une modernité remarquable». Il ne faisait par là que confirmer ce que le président Nicolas Sarkozy avait dit récemment aux journalistes et à ALM, à savoir que «l'expérience marocaine et les réformes annoncées forcent l'admiration».