Deux questions retenaient l'attention lors de la conférence de presse d'Ahmed Taoufiq : le rapport de la réforme ministérielle avec les événements du 16 mai et les sources d'inspiration du nouveau code de la Famille. C'est dans une salle archi comble que le ministre des Habous et des Affaires Islamiques, Ahmed Taoufiq présenté les grandes lignes de la réforme de l'administration dont il a la charge. Deux sujets retenaientt l'attention des journalistes présents. D'abord, la question du lien présumé entre les réformes engagées par le ministère et les actes terroristes du 16 mai. Ahmed Taoufiq a tenu à préciser qu'il serait réducteur d'affirmer que ces réformes sont la conséquence directe des événements du 16 mai. Si ces évènements ont effectivement contribué à l'accélération du rythme de la mise en place de ces réformes, il n'en demeure pas moins que la réflexion sur la modernisation des structures de l'administration des affaires islamiques a été engagée bien avant cette date, a-t-il dit. M. Taoufiq a rappelé, à cet égard, que les dispositions de la réforme ont bien été validées par SM le Roi Mohamed VI lors d'une réunion de travail en date du 7 mai. La réforme des structures du ministère s'inscrit par ailleurs par le nécessaire redéploiement structurel du ministère, dans le but de permettre à cet organe vital d'accomplir correctement sa tâche. La réforme s'impose également comme une nécessité d'adapter le discours et le comportement de l'Etat à l'évolution que connaît la société marocaine. C'est cette même évolution qui a également animé la réforme du code du statut personnel, l'autre sujet qui a retenu l'attention de l'assistance. Le ministre a expliqué à cet égard que la réforme de la Moudawana obéissait à deux impératifs : d'une part, les profondes mutations que connaît la société marocaine depuis plusieurs années, et qui imposait une révision des règles régissant les rapports dans la société. D'autre part, cette réforme repose largement sur les orientations du rite malékite. En réponse à certaines observations qui faisaient état d'influence des autres rites sur cette réforme, M. Taoufiq a expliqué que le rite n'est pas une doctrine. Et d'ajouter que les règles de respect entre différents rites musulmans n'empêchaient pas une interaction positive entre eux. Il a expliqué que ce travail d'envergure a bénéficié de l'aval de Amir Al Moumine, la plus haute autorité religieuse du pays. « La parole de l'Imam sursoit à toutes les divergences », a affirmé M. Taoufiq. Pour lui, la réforme a été engagée selon les règles de l'art et comporte toute la légitimité scientifique et religieuse requise.