Deux incendies de forêts se sont déclarés dernièrement près d'Asilah et de Nador, ravageant une grande quantité d'arbres. Inquiétant et destructeur, ce phénomène doit être appréhendé avec la plus grande vigilance - et avec les moyens appropriés - particulièrement en période estivale. Le civisme a son mot à dire. Lundi matin, le train en provenance de Tanger a été obligé de s'arrêter pendant plus d'une heure, à cause d'un incendie qui s'était déclaré dans une forêt située dans la région de Boufrah dans les environs de la ville d'Asilah. Le feu, qui avait ravagé une grande partie de la forêt a été circonscrit totalement grâce à l'intervention des services de la Protection Civile. Pour l'heure, les causes de cet incendie n'ont pas encore été déterminées. Et une enquête a été ouverte. La veille, ce sont plus de 20 hectares de forêts qui ont été ravagés par un incendie qui s'était déclaré dans la forêt de Jbel Bayou, relevant de la commune rurale Lhadaden, à quelque 7 km de la ville de Nador. Il a fallu les efforts intenses et conjugués des services de la protection civile, appuyés par des éléments des Forces Armées Royales, de la Gendarmerie Royale, des Forces Auxiliaires et du service des Eaux et Forêts pour circonscrire cet incendie, qui n'a fait aucune victime. Pour éviter la progression des feux, trois avions des Forces Royales Air (dont un Hercules C-130) et deux autres appartenant à la Gendarmerie Royale ont participé à l'opération d'extinction des feux dont l'origine reste inconnue. Même si de nombreux sinistres frappent chaque année nos forêts, nous avons pu jusqu'à présent toujours les contenir. Le Maroc, qui devrait profiter un tant soit peu de l'aide qu'il a apportée au Portugal, n'est pas –à Dieu ne plaise – à l'abri des catastrophes qui ont frappé cette années les forêts européennes. Et le Royaume ne dispose pas des moyens matériels et humains que les pays de l'Union européenne peuvent déployer en cas de gros incendies. Des moyens, qui, malgré leur importance, ne suffisent pas toujours, à l'exemple de ce qui s'est passé dernièrement en France, en Italie et au Portugal. Outre une sensibilisation des citoyens, le Maroc doit se doter de plus de matériel pour lutter contre le feu de forêts, mais également lutter en amont pour prévenir au maximum ce genre de catastrophe. Une politique efficace de prévention des incendies de forêt repose sur trois actions principales. Il s'agit, tout d'abord, de sensibiliser la population aux risques d'éclosion des feux de forêt. Il faut ensuite surveiller la forêt pour détecter les départs de feu et intervenir rapidement. En troisième lieu, il faut penser à équiper, aménager et entretenir l'espace rural et forestier. Cela en prenant en considération que combattre les incendies constitue un exercice complexe. A cet égard, la Commission européenne finance plusieurs projets pilotes visant à l'identification fine des zones à risques, la mise au point de moyens précis de détection, ainsi que l'élaboration de solutions performantes pour la propagation, le contrôle et la réduction des feux, ainsi que la restauration des zones sinistrées. Le projet «MEGAFIRES», par exemple, dresse la carte des «points sensibles» dans les pays méditerranéens. «MEFISTO» élabore des simulateurs de feux de forêt en temps réel. «PROMETHEUS» étudie les effets des incendies sur la végétation et propose des méthodes de management pour limiter les dommages qu'ils occasionnent.