Que savent les générations actuelles de l'Histoire de notre pays, que connaissent-elles de l'extraordinaire richesse de notre patrimoine culturel, que maîtrisent-elles des différents apports qui ont façonné l'identité de notre population ? Autant de questions qu'il nous faut nous poser afin de prendre conscience des lacunes et mettre en place les moyens de les combler… Sans oublier de prendre en compte les nouvelles générations de Marocains du Monde qui, évoluant au cœur des cultures de leur pays de vie, représentent autant de passerelles entre le Maroc et le reste de la planète, encore faut-il pour cela qu'ils possèdent les bases de leur «culture d'origine» ! Car à l'heure de la mondialisation, il est vital que les fondamentaux de notre «ciment identitaire» soient partagés par notre jeunesse. La diversité n'est pas entre les cultures mais inhérente à l'idée même de culture, et donc constitutive des cultures selon une déclaration de l'Unesco, ce qui nous rassemble nous permet de vivre ensemble, ce qui nous différencie nous permet d'exprimer notre singularité , notre particularité. L'enjeu de la diversité culturelle est donc pour le Maroc un sujet majeur notamment si, ainsi que le préconise Abdellatif Laâbi dans son «Pacte national», la culture doit être mise au centre de notre projet de société. Fortes de tous ces constats et soucieuses de lancer des pistes de réflexion sur tous ces sujets étroitement liés, l'Association Marocains Pluriels et la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc organisaient le 26 novembre dernier une conférence-débat dont l'un des objectifs était précisément de «revisiter notre mémoire». C'est le professeur Kenbib –historien- qui s'est chargé de rappeler ce qu'avaient été les apports, les affluents humains, religieux, civilisationnels… tout au long des temps, construisant, façonnant, modelant notre culture et notre identité. Younes Ajarrai du CCME avait la tâche de montrer à quel point notre diaspora, de par ses allers-retours, ses brassages, ses facultés d'adaptation, contribuait à continuer de nous enrichir d'apports divers. Quant au jeune écrivain Driss C. Jaydane, il trouva au cours d'une intervention brillante la formule qui fait mouche, en parlant «d'identité au travail». Ces trois intervenants mais aussi le public composé d'intellectuels, d'écrivains, de représentants de la société civile, d'artistes et d'étudiants mirent tous en évidence dans leurs propos l'importance de la mémoire, sans laquelle il nous est impossible de savoir où nous allons. Le patrimoine de notre histoire doit être enseigné, communiqué par divers canaux, transmis à nos jeunes (et moins jeunes)… Pays dont l'identité est une, mais riche de sa diversité, il est nécessaire pour le Maroc d'en faire un «devoir de mémoire».