Pour sensibiliser les acteurs économiques et les institutionnels sur la valeur ajoutée des mouvements migratoires, l'UMP prône une meilleure concertation entre l'Afrique subsaharienne, le Maghreb et l'Europe. Le Centre d'études des mouvements migratoires maghrébins relevant de la présidence de l'Université Mohammed Ier organise les 11 et 12 novembre 2010 un colloque international sur le thème «Migrations et développement des régions maghrébines et subsahariennes». Au programme vingt-sept communications pour décortiquer la relation entre les mouvements de migration et le développement. En conséquence, des interventions se rapportant à l'histoire des migrations en Afrique et en Europe, au rôle des diasporas dans le développement des pays d'origine et d'accueil, à la migration et la coopération décentralisée, à la situation actuelle des pays du Maghreb en tant que pays de transit, aux aspects sécuritaires de la migration et le développement des pays du Sahel, à la situation du Maroc en tant que pays bénéficiant du «Statut avancé» dans ses relations avec l'Union européenne, ainsi que d'autres communications qui essayeront d'élucider ces problématiques de développement à travers trois axes fondamentaux. Le développement permet-il de réduire les flux migratoires? À quelles conditions une politique de coopération peut-elle aider au développement local des pays d'émigration? Comment inscrire la relation entre les flux migratoires et le développement dans une politique de l'immigration ? C'est ce qu'a expliqué Mohamed Legssyer, responsable du Centre d'études des mouvements migratoires maghrébins, à ALM tout en précisant que «la volonté de lier les migrations au développement est certainement d'un grand intérêt même si elle ne dispense pas pour autant d'une réflexion sur la nature des politiques de développement, d'immigration et de coopération». De fait, l'approche qui associe la problématique des migrations à celle du développement, selon les organisateurs, peut s'appuyer d'abord sur la revendication des immigrés à être reconnus, eux-mêmes, comme des acteurs de développement. À ce titre, l'accent peut être mis à la fois sur le développement local mais aussi sur la décentralisation et la montée des pouvoirs locaux, l'intervention des associations des migrants et la coopération décentralisée. Ceci dit, et si on admet que la mondialisation renforce automatiquement le caractère structurel des flux migratoires, il devient de moins en moins acceptable d'imaginer la possibilité d'un système mondial dans lequel les marchandises et les capitaux (ainsi que les hommes d'affaires) circuleraient sans entrave, alors que toutes les autres personnes seraient assignées à résidence. «La tenue de ce colloque avec la participation d'experts internationaux stipule de capitaliser les recherches et le savoir en matière de relation entre les migrations et le développement, d'en extirper les avancées théoriques et techniques pour les objectiviser loin de tout sentiment de passion», note M. Legssyer.