Le Parti de la justice et du développement (PJD) rejette le plan français visant à lutter contre la délocalisation des centres d'appels et appelle l'Etat français à revoir sa politique. Les islamistes dénoncent le plan français d'anti-délocalisation des centres d'appels. Le Parti de la justice et du développement (PJD) a rejeté, lundi 26 juillet, dans un communiqué, le plan présenté dernièrement par Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat français à l'Emploi, pour lutter contre la délocalisation des centres d'appels dans les pays à bas coûts, notamment en Afrique du nord. «Le secrétariat général du PJD a traité lors de sa réunion le dossier des centres d'appels. Il paraît que le gouvernement français s'achemine vers le changement de sa politique à propos de ces centres d'une manière qui va certainement porter atteinte aux intérêts du Maroc, notamment en matière d'emploi», indique le communiqué du PJD. «Ceci requiert du Maroc la révision de ses relations économiques avec le France afin de sauvegarder ses intérêts. Il est question de dépasser la logique du traitement de faveur dont a bénéficié la France depuis l'indépendance, étant donné que l'Etat français n'accorde pas le même traitement au Maroc», ajoute-t-il. Avec ce nouveau plan, qui va être opérationnel dès le début de l'automne, selon le secrétaire d'Etat français à l'Emploi, le gouvernement français veut imposer la transparence sur le lieu d'implantation des centres d'appels et va lancer à ce sujet une concentration avec les grandes entreprises de ce secteur qui emploie 30.000 personnes au Maroc. «Le PJD rejette catégoriquement cette politique. Le Maroc s'est engagé avec la contribution de l'Union européenne y compris la France pour asseoir toute une stratégie pour la promotion de l'offshoring au Maroc. Et voilà que la France souhaite mettre fin à l'évolution de ce secteur au Royaume alors qu'un argent fou a été dépensé par l'UE. Désormais, nous ne pouvons plus croire au discours d'amitié et de coopération. Nous appelons la France à revoir sa politique», affirme Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du PJD, dans une déclaration à ALM. «Vu les relations d'amitié et de coopération qui lient la France au Maroc, l'on est en droit de se demander sur la vision qui justifie la démarche du gouvernement français, étant donné que le plan anti-délocalisation des centres d'appels aura un impact négatif sur l'économie marocaine ainsi que sur l'image de la France au Maroc», poursuit M. Daoudi. A noter dans ce cadre qu'au titre de l'année 2009, le chiffre d'affaires du secteur des centres d'appels offshore a progressé de 13% par rapport à 2008, et ce en se chiffrant à près de 3,3 milliards de dirhams. Les cinq premiers mois de 2010 ont enregistré un saut capital. Le pays a dépassé le cap de 200 centres d'appels actifs. «Nous souhaitons que la France va revenir sur cette politique dommageable au Maroc et que la raison finira par l'emporter sur les petits calculs économiques et politiques», précise Lahcen Daoudi. Le secrétaire d'Etat français à l'Emploi avait précisé que quatre pistes étaient à l'étude s'agissant de la mise en œuvre du plan anti-délocalisation des centres d'appels. D'abord, il y a la surtaxation des appels provenant de centres à l'étranger. En deuxième lieu, il est question de favoriser financièrement les entreprises ne délocalisant pas, par exemple, via des allégements de charges ou des aides à l'embauche. Pour la troisième piste, l'exécutif envisage de rendre obligatoire un code de bonne conduite pour les entreprises publiques, dont le centre d'appels devrait obligatoirement être implanté en France. Et enfin, la quatrième piste concerne la publication d'une liste des entreprises recourant à des centres d'appels à l'étranger. Ceci dit et toujours dans le cadre du volet économique, le communiqué du PJD affirme que le secrétariat général du parti islamiste a examiné lors de sa réunion «la crise que connaît la Caisse de compensation après l'épuisement de ses ressources de 91% durant les six premiers mois de l'année en cours, ainsi que la crise envisageable des Caisses de retraite». Le PJD met l'accent sur «le retard remarquable du gouvernement et son incapacité à réformer ces Caisses» et met en garde contre les conséquences néfastes du recours potentiel à des mesures susceptibles de porter atteinte au pouvoir d'achat des citoyens et la protection sociale des citoyens.