Les 4,5 milliards de dollars de dons annoncés lors de la conférence de Tokyo, sont soumis à deux conditions : la démocratisation de l'Afghanistan et la fin du terrorisme. Les 61 pays et 21 organisations internationales rassemblés à Tokyo depuis lundi, ont déclaré mardi que plus de 1,8 milliard de dollars américains seraient versés à l'Afghanistan pour la seule année 2002. Sur les cinq prochaines années, le montant total des engagements dépasse les 4,5 milliards, selon les estimations annoncées par les quatre co-présidents de la conférence (le Japon, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Arabie Saoudite). «Le message politique de soutien apporté par les délégués a été fortement soutenu par les promesses. C'est un grand succès», a alors estimé la co-présidente de la réunion Sadako Ogata, ancien haut commissaire aux réfugiés de l'ONU. «La conférence montre que le monde est uni contre le terrorisme et pour répondre aux besoins d'un peuple qui a été terrorisé et tenu en otage dans son propre pays», a pour sa part souligné le secrétaire au Trésor de l'ONU, Paul O'Neill. Plusieurs participants dont Chris Patten, commissaire européen aux Affaires extérieures, ont aussi qualifié la conférence d'«historique». L'Union européenne est d'ailleurs celle qui a fourni la plus grosse contribution cette année : 500 millions de dollars, devant le Japon (250 millions) et les Etats-Unis (près de 300 millions). «Les sommes promises sont vraiment impressionnantes. Mais l'important ce ne sont pas les donateurs, les organisations internationales, la conférence, les beaux hôtels et les tapis épais : il faut se lancer à corps perdu dans le boulot maintenant», a ajouté M. Patten. Hamid Karzai, chef du gouvernement intérimaire afghan, avait donc de quoi se réjouir. «Nous sommes contents du résultat de la conférence. J'espère que ces promesses deviendront réalité dans les jours qui viennent», a-t-il souligné ce mardi. Le ministre afghan de la Reconstruction Amin Farhang a pour sa part précisé que la «priorité, c'est la reconstruction de 10 régions», notamment la vallée de Kodaman au nord de Kaboul, Kandahar, Jalalabad, Herat ou Bamiyan, «où les réfugiés reviendront dès le printemps», et il «faut créer l'infrastructure nécessaire pour les réintégrer dans leurs régions». Outre les dons, des fonds spéciaux gérés par la Banque mondiale, le PNUD, ou encore la Banque asiatique de développement et la Banque islamique de développement, ont été mis en place. Reste que la communauté internationale a une générosité «conditionnée». La déclaration finale est sans équivoque: «l'assistance sera conditionnée à ce que toutes les parties afghanes contribuent positivement au processus de Bonn qui est d'établir la paix, un gouvernement représentatif, la stabilité de l'Afghanistan et l'élimination du terrorisme, de la production et du trafic de narcotiques». Prochain rendez-vous en mars à Kaboul…