En dépit de l'optimisme des producteurs et du ministère de l'Agriculture, le prix de la tomate n'arrive toujours pas à se stabiliser. Cet aliment de base se négocie entre 9 et 10 DH. Décidément, les discours rassurants des producteurs et du ministère de l'Agriculture sur un éventuel retour à la normale du prix de la tomate sont restés pour le moment sans effets. Jusqu'à aujourd'hui, le prix de la tomate se situait encore entre 9 et 10 DH. Un record, si l'on en juge par les propos de plusieurs vendeurs. Ces derniers avancent qu'ils l'achètent au prix de 7 DH le kilogramme au niveau du marché du gros. En faisant le tour de plusieurs marchés à Casablanca, nous avons constaté que les clients ont toujours du mal à digérer cette hausse. Pour les ménages à faible revenu, c'est carrément la déception. Il y a de quoi. La tomate est l'un des principaux aliments de la cuisine marocaine. Auprès des vendeurs, on indique que les clients ne s'approvisionnent plus en tomates. Ils préfèrent s'en passer. Commentant cette hausse, l'Apefel (Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes) explique que celle-ci, est due à la baisse de la production. Et de poursuivre que ce recul se justifie par les mauvaises conditions climatiques enregistrées pendant les mois de novembre et décembre 2001. Ils citent également les dégâts causés par la mouche blanche. Le chergui figure aussi parmi les raisons qui justifient la hausse du prix de la tomate, constate l'Apefel. Les responsables de l'Association soulignent qu'en novembre dernier, celui-ci a entraîné de sérieuses pertes pour les producteurs. Au vu de tous ces éléments, ce groupement conclut que cette hausse est prévisible dans la mesure où il y a eu un recul dans l'offre. Faut-il pour autant s'attendre à une stabilisation des prix les jours prochains ? Le département de l'Agriculture et les producteurs affichent leur optimisme. Les deux parties misent en effet sur une augmentation sensible au niveau de la production pour les prochains jours pour répondre aux besoins du marché national. En attendant, des consommateurs dont le revenu faible continuent à bouder la tomate. Par ailleurs, les conditions auxquelles doivent répondre les exportations marocaines destinées aux marchés de l'Union Européenne n'arrangent en rien la situation des producteurs nationaux, constate l'Apefel. Auprès de l'Association, on tire même la sonnette d'alarme. A en juger par les propos de ces responsables, la moitié des exploitations agricoles assurant la production de la tomate risquent de faire faillite dans la région du Souss.