«Hors-la-loi», le long métrage du Franco-Algérien Rachid Bouchareb, suscite une vive polémique en France. «Les débats sur le drame de la guerre d'Algérie sont sains», a jugé mardi le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, à propos d'une polémique naissante autour du film de Rachid Bouchareb «Hors la loi». Sélectionné en compétition officielle pour représenter l'Algérie ce mois-ci au Festival de Cannes, «Hors-la- loi» est la suite du film «Indigènes», qui rendait hommage aux tirailleurs algériens qui se sont battus pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Le long métrage du Franco-Algérien Rachid Bouchareb raconte cette fois le parcours de trois frères dont la famille a survécu aux massacres de Sétif, répression sanglante d'émeutes nationalistes en 1945, sur fond de guerre d'Algérie (1954-1962). Le récit de l'épisode de Sétif inquiète le député UMP Lionnel Luca, qui n'a toutefois pas vu le film coproduit par quatre pays (France, Algérie, Belgique et Tunisie). Le député français s'appuie sur une interview donnée par Rachid Bouchareb au journal algérien El Watan en juin 2009, dans laquelle le cinéaste déclare que «Hors la loi va sans doute rétablir une vérité historique confinée dans les coffres». Pour Lionnel Luca, «M. Bouchareb doit admettre qu'il puisse être contesté». «Rétablir la vérité historique ? Quelle prétention sur un sujet aussi délicat !», a dit l'élu à Reuters. Lionnel Luca dit avoir reçu, dans sa démarche, le soutien du député-maire de Cannes Bernard Brochand et du député des Bouches-du-Rhône Christian Kert. Dénonçant une «machination politique», un collectif proche de l'extrême droite nommé «Vérité Histoire-Cannes 2010» appelle par ailleurs sur un site Internet à manifester à Cannes et à «pourrir» le festival, qui aura lieu du 12 au 23 mai.